Le peintre hollandais Hieronymus (Jérôme) Bosch (vers 1453-1516) est l’auteur de deux tableaux similaires peints sur bois. On les connaît sous le nom du « Vagabond » ou du « Fils prodigue ». Ce dernier titre fait référence à la parabole de l’Evangile, qui évoque la joie du père de voir revenir au foyer l’un de ses fils, malgré son infortune.
Sur un premier tableau, que l’on situe entre 1490 et 1505, on voit le vagabond portant un sac en osier sur le dos et vêtu de pauvres hardes, qui s’écarte d’un lupanar. Il tient à la main un long bâton qu’il laisse traîner sur le sol. Ce tableau est conservé au Museum Boijmans von Beuningen, à Rotterdam.
Sur le triptyque dit du « Char de foin », peint en 1502, c’est le panneau de gauche qui représente presque le même personnage, mais cette fois-ci dans un décor de campagne, avec à l’arrière-plan, une scène où l’on distingue deux soudards en train de détrousser leur victime. On interprète l’oeuvre comme une représentation des périls semés sur le chemin de la vie. Ce tableau est exposé au musée du Prado, à Madrid.
Ce qui frappe dans ces deux oeuvres, ce sont les longs bâtons tenus par le personnage. Leur partie inférieure est renflée et donc lourde comme une sorte de massue, ce qui rend leur port difficile. Ceci expliquerait que le vagabond laisse traîner ce type de bâton qui apparaît autant comme un bâton de marche qu’un bâton défensif. D’ailleurs, sur les deux tableaux, un chien rôde derrière lui. Mais il n’est pas exclu que Bosch, dont l’oeuvre est semée de symboles, ait voulu exprimer par ce renversement du bâton, qu’il serait plus commode de porter pomme en main, le dérèglement du vagabond qui fait tout à l’envers en suivant le « mauvais chemin ».
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci
[...] d’août 1850, p. 325. Nous devons donc corriger ce que nous écrivions dans l’article Le bâton du fils prodigue par Jérôme Bosch (1502) : le personnage du tableau ne porte pas un bâton « inversé » et [...]