Canne ou parapluie ? il fallait souvent choisir, si l’on ne voulait pas avoir les deux mains encombrées (voir l’article « Canne et parapluie d’Henri Lavedan (1894) » Or, vers 1830, un ingénieux fabricant parisien avait cru résoudre ce dilemme en inventant la canne-parapluie !
Voici ce que rapporte à ce sujet la Notice des produits de l’industrie française, exposition de 1834, p. 77, n° 253 :
« M. ROBUAM, rue de Grenelle Saint-Honoré, n° 33, breveté pour les cannes-parapluies, polybranches. M. Robuam a eu l’idée ingénieuse et nouvelle de faire de la charpente du parapluie ordinaire une canne que l’on peut facilement et promptement recouvrir d’un taffetas. Par leur réunion parfaite sous quelques petites bagues, jouant les noeuds d’un bambou, les baleines forment une canne du plus beau noir, à peine de la grosseur du doigt, du poids de dix à quince onces, flexible, très solide et surpassant en beauté les plus belles cannes en ébène.
Pour la transformer en parapluie, on relève les petites bagues ; on passe et on boutonne le taffetas sur la canne, en ayant soin de ne pas croiser les baleines. C’est incontestablement ce qui, jusqu’à ce jour, a été fait de mieux en ce genre ; rien de plus convenable pour la ville et surtout pour la campagne.
Il y a des cannes depuis vingt-trois pouces de parapluie jusqu’à trente ; les prix varient selon la grandeur du parapluie et les ornements depuis 25 fr. jusqu’à 50 fr., mais pour 28 à 30 fr., on peut avoir un beau polybranche de vingt-cinq à vingt-six pouces de parapluie. »
Petite conversion en poids et mesures d’aujourd’hui : 10 à 15 onces représentent environ 306 à 459 grammes et 23, 25 et 26 pouces représentent 62 cm, 67,5 cm et 70,2 cm.
Question : quelqu’un sait-il s’il subsiste encore des exemplaires de ces curieuses cannes-parapluies ?

Article proposé par Laurent Bastard. Merci