La gravure illustrant cet article est de Philippe RYCKEBUSCH, dessinateur de la seconde moitié du XIXe siècle. Elle figure dans le livre de Jules CLARÉTIE (1840-1913) : « Les Derniers Montagnards, histoire de l’insurrection de Prairial an III (1795) », publié en 1867.
J. Clarétie y raconte les troubles qui survinrent durant la période révolutionnaire appelée la Convention thermidorienne (27 juillet 1794 – 6 octobre 1795). Le 20 mai 1795, des émeutiers jacobins, issus des faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marceau, envahirent la Convention et assassinèrent le député Féraud. Ils voulaient restaurer le gouvernement révolutionnaire tel que l’avait dirigé Robespierre. Ils furent désarmés deux jours plus tard et les derniers Montagnards (les députés les plus révolutionnaires) furent arrêtés. Une république bourgeoise et modérée succéda aux excès de la Terreur mais dut contenir ceux des royalistes qui comptaient revenir au pouvoir.
Le livre fait état des rixes qui opposèrent les muscadins ou « petits sucrés » aux jacobins ou « faubouriens ». Les uns et les autres étaient armés de bâtons et de cannes. Celles des muscadins étaient de gros bâtons noueux ou torsadés, comme on le voit sur la gravure. (voir les articles Les cannes des incroyables et des muscadins et La canne défensive des muscadins).
Pour finir, voici un extrait des « Derniers Montagnards »(p. 78), qui correspond à la gravure : « Pendant ce temps, au jardin des Tuileries, les muscadins, ceux qui se disaient les « régulateurs des groupes », fondaient à coups de canne sur les hommes, sur les femmes qui stationnaient devant la Convention et les repoussaient en criant : « Vive la Convention ! à bas les Jacobins ! à bas les buveurs de sang ! ».
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci
[...] heurts qui opposèrent les tenants de courants révolutionnaires en 1795 (voir l’article : Batailles entre faubouriens et petits sucrés (1795). Mais dès 1792, des dissensions opposèrent les sans-culottes et les Feuillants, plus [...]