Dans la revue « Le Magasin pittoresque » d’août 1878, p. 253, figure un article sur une crosse en ivoire du XVIIIe siècle superbement ouvragée. Voici sa teneur :

« CROSSES. Ce qu’on peut reprocher à la crosse d’évêque reproduite par notre gravure n’est pas assurément le luxe de son travail et sa matière. D’après l’abbé Martigny (Dictionnaire des antiquités chrétiennes, au mot EVEQUE), le bâton pastoral à l’origine avait été simplement de bois de cyprès ; « mais, dit-il, dès le commencement du sixième siècle, on eut des crosses ornées d’or, et enfin des crosses d’or ou d’argent massif. »
Il n’y a donc pas excès à ce que cette crosse allemande soit d’ivoire et si habilement décorée ; mais il est impossible de ne pas remarquer combien la décoration, un peu lourde et trop compliquée, paraît profane : ces petits enfants ailés ont moins l’air d’anges que de génies païens. C’est là une oeuvre intéressante pour l’histoire de la sculpture en ivoire, mais elle est d’un goût qui témoigne d’une période de décadence, et non pas seulement au point de vue de l’art. »

Sur l’évolution de la crosse d’évêque, voir l’article du 6 juillet 2011 : Du bâton pastoral à la crosse d’évêque.

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci