On connaît le roman de George SAND « Les Maîtres sonneurs » (1853), qui met en scène des joueurs de cornemuse et de vielle. Afin de redonner vie à ces musiciens populaires, présents à toutes les fêtes avant la guerre de 1870, deux enfants du Berry s’unirent pour fonder à Paris et à Châteauroux en 1888 la « Société des Gâs du Berry ». Il s’agissait de Jean Baffier, un tailleur de pierre et sculpteur (1851-1920), et d’Edmond Augras (1854-1927), un pâtissier, fondateur de la fabrique de biscottes « Auga », qui ferma en 2008 à Châteauroux. Cette association existe toujours et elle constitue le groupe folklorique le plus ancien de France.
Le site des gas du Berry (www.les-gas-du-berry.fr) , très documenté et illustré, nous informe des origines de cette société qui fut dotée, dès ses origines, de deux emblèmes : une bannière aux trois couleurs (vert pour les prairies, jaune pour les moissons, et rouge pour la vigne) et, pour son chef de musique, d’un bâton de commandement, en houx coupé dans le bois de « la mare au diable », torsadé naturellement par une liane de chèvrefeuille.
Ce bâton est bien visible aux mains d’Edmond Augras, présent avec ses cornemuseux et vielleux aux fêtes du cinquantenaire de la mort de George Sand, les 7, 8 et 9 août 1926, à Châteauroux, La Châtre, Corlay et au château de Nohant, où vécut George Sand et où elle repose.
La petite-fille de George Sand, Aurore Lauth-Sand (1866-1961), était présente à ces manifestations. On la voit accompagnée du président des Gâs du Berry, Edmond Augras. Elle porte autour du cou une « couleur » (ruban) blanche et, à la taille, d’autres couleurs réunies par une cocarde. C’est un hommage des compagnons du Devoir à la petite-fille de l’auteur du « Compagnon du Tour de France », roman de 1841 qui connut un grand succès auprès des compagnons, surtout à partir du début du XXe siècle.
Le bâton torsadé que Jean Augras portait en 1926 semble avoir été conservé puisqu’on le voit encore dans les mains du chef de musique sur une photo prise en 2010 devant la maison natale d’Edmond Augras, à Saint-Août (36).
Merci à Agnès UNTERBERGER, qui a déjà collaboré à ce blog, de nous avoir signalé ce bâton particulier et de nous avoir communiqué les deux belles photographies récemment publiées sur le site Gallica de la BnF, que nous avons recadrées sur Aurore Sand et Edmond Augras.
Merci également à Laurent Bastard pour les éléments complémentaires à cet article.