Après la défaite de 1870 se développe en France un courant militariste, voire revanchard, qui exalte le soldat. Parallèlement, les idées hygiénistes gagnent du terrain après la découverte des infections microbiennes et la prise de conscience de la nécessité de la propreté du corps et des lieux de vie.
Les images de la fin du XIXe siècle et du début du XXe reflètent ces deux courants. On le voit bien sur les diplômes proposés par la maison DELANDE, fabricant de médailles, statuettes, palmes et couronnes pour concours et diplômes, qui se trouvait 26, rue Beaubourg à Paris.
Dans son catalogue de 1913, cette maison propose un diplôme dessiné par Galey, pour les sociétés de tir, gymnastique et préparation militaire.
A gauche, l’allégorie de la Victoire dépose une couronne de laurier sur un gymnaste assis sur des barres parallèles, près d’un escrimeur et d’un tireur au fusil. Poids, haltère et masque d’escrime sont à leurs pieds. A droite, des soldats s’entraînent au tir. Entre les deux groupes est placé un cartouche avec les mots HONNEUR PATRIE.
On remarquera que le gymnaste tient un bâton à deux boules.
Un autre diplôme de gymnastique et tir, oeuvre de P. Villiers, nous montre, à gauche, un haltérophile saisissant un haltère, un autre personnage appuyé sur des barres parallèles et un troisième, en blanc, avec une large ceinture, qui tient un bâton. Au-dessus d’eux vole la Victoire qui tient la couronne de la récompense. A droite, des soldats, guidés par l’allégorie de la Guerre, épée en main, tirent au fusil, pointent un canon, brandissent le drapeau tricolore ou s’écroulent, frappé par le feu de l’ennemi. Entre les deux scènes sont dessinés des lutteurs, un trophée, des accessoires de sport, des escrimeurs.
Dans les deux cas, le message est clair : c’est par la pratique de la gymnastique que l’on devient un bon et victorieux soldat.
On comparera ces diplômes avec ceux, plus spécifiques, que nous avons déjà présentés sur ce blog à propos des maîtres de canne et de bâton au XIXe siècle, eux aussi très militaires (voir les articles Un étonnant diplôme de maître de bâton et Les brevets de la fabrique d’estampes Dembour et Gangel).
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci