Le sens de l’honneur et du déshonneur était placé très haut jadis, en particulier chez les militaires. Voici une anecdote qui en témoigne, rapportée dans l’article « De la musique militaire », signé P. H. et reproduit dans la « Revue britannique » de 1846, p. 508-509.
« Il est tout simple que le major prenne au sérieux le rôle qu’on lui fait ; il sait que tous les regards sont fixés sur lui, et il compose tous ses mouvements en conséquence.
En 1813, l’armée française entrait à Dresde. Un tambour-major gigantesque se balançait en tête d’un régiment, exécutait des moulinets merveilleux et lançait sa canne dans les airs ; tout à coup, honte et malheur ! lorsque sa canne descendait, il manque le temps, la canne passe à côté de sa main et tombe tout de son long sur le pavé.
Pouvait-il survivre à une telle disgrâce ? Quelques heures plus tard, rentré dans sa tente, le major se brûlait la cervelle. »
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci