Les « vanités » constituent un thème de la peinture occidentale du XVIe au XVIIIe siècle. Il s’agit pour les peintres d’exprimer l’idée chrétienne selon laquelle les vraies richesses ne sont pas de ce monde, parce qu’elles sont appelées à disparaître avec la mort de leur possesseur. Il est « vain » de s’attacher aux bijoux, aux plaisirs des sens, aux fleurs, aux aliments, aux arts, aux jeux, car tout cela est inexorablement balayé par le temps pour retourner à la poussière.
Certains peintres ont placé la canne parmi ces objets, car elle représente un bel objet pour celui qui la porte, un élément de son costume avec lequel il se pavane, un emblème de pouvoir.
Le splendide catalogue de l’exposition du musée de Caen sur « Les vanités dans la peinture au XVIIe siècle » (1990), sous la direction d’Alain Tapié, nous offre trois exemples de la représentation de la canne, associée à des objets périssables, mais aussi au crâne, qui symbolise la mort.
Le premier tableau (musée de Dijon) est celui du peintre Jean-François de Le Motte, qui oeuvra à Tournai durant la seconde moitié du XVIIe siècle.
On y voit une canne posée en travers du décor en trompe-l’oeil. Elle est à pommeau rond et à embout de cuivre, et son fût est d’un beau bois aux nuances brunes et noires.
Le second tableau (au musée des Beaux-Arts de Strasbourg) est l’oeuvre de Sébastien Bonnecroy, qui travailla en Hollande durant la seconde moitié du XVIIe siècle.
Daté de 1641, il nous montre, comme dans la peinture précédente, une canne qui vient barrer transversalement le décor, au premier plan. On ne voit que le fût de la canne, qui est, comme l’autre, brillante et d’un bois nuancé de taches beiges et noires.
La troisième oeuvre (au musée de Leyde), datée de 1651, est un autoportrait du peintre hollandais David Bailly (1584-1657). Tous les symboles des vanités terrestres s’étalent devant lui tandis qu’il tient inclinée une canne ou une baguette.
Cet article a été rédigé par Laurent Bastard. Merci
[...] avons évoqué déjà dans plusieurs articles, les vanités. Je n’ai pas pu résister à l’attrait étrange de ce pommeau présenté au Musée [...]