Au XVIIIe siècle et jusqu’au début du XIXe siècle, le gracieux thème de « L’arbre d’amour » illustre le désir des femmes de se trouver un amant. Il est présent sur de jolis saladiers polychromes, dont beaucoup sont issus des faïenceries de Nevers.
Les femmes font tout pour séduire les hommes indifférents et pour les faire descendre de l’arbre d’amour où ils se sont réfugiés. La scène est invariablement composée comme suit : deux femmes scient le tronc, une autre le frappe d’une hache, tandis que trois autres tentent les hommes avec des présents. Tout en haut de l’arbre, heureusement, veille Cupidon.
Les cadeaux présentés aux amants de glace sont représentatifs des plaisirs masculins. On y voit « la charmante Ysabeau (qui) lui présente un chapeau », une autre qui dit : « D’agréable manière recevez cette tabatière » et enfin, on voit « D’une main la belle Suzanne avec ce cordeau (qui) tire le gros badeau et lui présente une canne ».
Ces formules rimées expriment ce qui est censé séduire les hommes de ce temps : un chapeau, une tabatière et la fameuse canne, expression de l’élégance masculine.
Les détails reproduits sont extraits de trois faïences nivernaises des XVIIIe et XIXe siècles figurant dans le catalogue de la vente de la collection Chavaillon, à Châtellerault, en 2002.
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci