Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
CANNES ET BATONS RUSSES DU MUSÉE DE MOSCOU (1859)

Les guides destinés aux voyageurs se sont répandus dès le XVIIIe siècle et n’ont cessé d’être publiés jusqu’à aujourd’hui, tout comme les livres sur les grandes villes destinés aux touristes. Celui-ci parut en 1856 sous le titre « Moscou en 1856. Description de cette capitale, tirée des meilleurs auteurs russes », à Saint-Pétersbourg, imprimerie de E. Weimar (1856). Il est consultable dans son intégralité via Google livres.

L’auteur décrit p. 16 le musée de l’Arsenal historique : « L’ARSENAL HISTORIQUE placé jadis dans le bâtiment de l’Arsenal, qui se trouve sur la place du Sénat, fait partie aujourd’hui du palais impérial, dont il occupe le corps de bâtiment, longeant la cour triangulaire, qui se trouve à gauche du palais. C’est un musée historique, fondé dans les temps les plus reculés et contenant tout ce qui a rapport à l’histoire et à la gloire de l’Empire Russe : les régales de la couronne, les anciens attributs des tzars, les trophées et les dépouilles conquises, les cadeaux reçus par les tzars à différentes époques, les trônes et les couronnes des divers royaumes, faisant aujourd’hui partie de l’empire Russe, enfin des armures et des armes de tous les siècles, depuis les temps les plus reculés (…).

Et parmi ces objets se trouvent décrites (p. 19) les CANNES IMPERIALES.

« Les cannes impériales, employées par les anciens souverains Russes et faisant pour ainsi dire partie des insignes de leur dignité. Parmi elles on remarque la canne d’argent, présentée comme un legs de l’Empire autocrate au jeune prince Michel Romanoff, lors de son élection à Kostroma ; la canne d’argent, don de St Pierre le métropolitain au Grand Duc Jean Kalita ; le bâton du Grand Duc Basile Dmitriévitch, en or et garni de pierres précieuses, don de l’Empereur Grec Emmanuel Paléologue ; la béquille du Grand Duc Basile l’aveugle ; un bâton pliant en os de mammouth, don de l’Empereur Romain Maximilien I en 1514 ; une canne en arête de poisson, donnée par le pape Grégoire XIII au tzar Jean le Terrible, dont on remarque encore une autre canne en os ciselé, enchâssée d’argent doré ; une canne d’ambre, donnée au patriarche Philarèthe par le Duc de Courlande Jacques, elle est surnommée la canne des patriarches ; une canne, garnie de nacre de perle, employée par les tzars exceptionnellement aux jours de la sainte Communion ; une canne en bois d’ébène, qui servit à l’impératrice Elisabeth pour exécuter le vœu, qu’elle avait fait, d’aller à pied de Moscou au monastère de St Serge, situé à 70 verstes, ce qu’elle fit le 27 mai 1744.
Parmi les bâtons de commandement, on remarque celui des anciens gouverneurs (possadniki) de la ville hanséatique Novgorod ; celui du tzar de Kazan Mackmet-Amin ; les bâtons donnés aux souverains Russes par le hettman des cosaques et le sultan Sélim III, lors de l’assujettissement de la Petite Russie en 1657 et de la glorieuse paix de Jessy en 1793 ; enfin le bâton en cristal, donné à Marina, femme du faux Démétrius, par le Schh de Perse. »

Il faudrait se plonger dans l’histoire de la Russie pour mieux connaître les personnages et les évènements évoqués dans cette longue liste de cannes et de bâtons. On retiendra qu’ils constituaient des attributs honorifiques, des présents et des objets précieux fabriqués à partir de matériaux divers : or, argent, pierres précieuses, ambre, nacre, os ciselé, ébène, ou encore, plus surprenants, en os de mammouth et en arête de poisson.

Sur un sujet voisin, voir l’article : La terrible dubina de Pierre le Grand.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

Tags:

Leave a Reply