Il y a des inventions qui ne sont pas parvenues à s’imposer malgré leur utilité. Le concours Lépine l’atteste chaque année mais ce constat vaut aussi pour une invention de 1770. Cette année-là, lle 2 juillet, le numéro 27 du magazine « L’Avant-coureur, feuille hebdomadaire où sont annoncés les objets particuliers des sciences, de la littérature, des arts, des métiers… », titrait :

« MOYEN TRES FACILE DE TRANSPORTER LES TERRES OU UN FARDEAU AVEC PEU DE FORCE.
On ne saurait trop répandre les moyens d’épargner la peine des hommes, surtout celle des malheureux habitants de la campagne. Faustus Vetantius qui a écrit en italien, propose deux méthodes également simples pour porter un poids considérable avec peu de force.
Il conseille de se servir d’un long bâton au bout duquel est un petit essieu ajusté en forme de T, dans lequel il peut tourner. On met deux petites roues de bois sur cet essieu, une cheville vers le milieu du bâton pour arrêter l’anse du panier dans lequel on met le poids, et une grande cheville vers le bout que l’homme met sur son épaule. Cette dernière sert à faciliter le moyen de tirer le bâton. On voit évidemment que ce levier est de la seconde espèce, que le point d’appui porte sur la moitié du poids ; si la cheville qui arrête le panier est au milieu du bâton, l’homme ne soutient alors que l’autre moitié.
Les petites roues facilitent le mouvement du bâton sur la terre en adoucissant le frottement.
Le bâton doit tourner dans l’essieu afin que cette machine si simple ne puisse pas se renverser, quoique les petites roues ne se meuvent pas toujours sur un terrain parfaitement uni.
Le second moyen consiste à suspendre le poids à un essieu sur lequel on met deux grandes roues et une espèce de timon dans son milieu. La puissance ne porte rien, mais la machine devient plus chère à cause des roues. On s’en sert communément en grand pour transporter de grosses pièces de bois, et l’on y attache des chevaux. Elle a la forme d’un T. »

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci