Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
L’ORANG-OUTANG DE FLOURENS

Pierre FLOURENS (1794-1867) fut un illustre médecin et biologiste qui succéda à Cuvier au Muséum d’histoire naturelle de Paris. Il résidait au Jardin des Plantes et possédait un orang-outang apprivoisé. C’était un animal attachant et Flourens s’amusait de ses talents d’imitateur. Voici une scène rapportée par Ernest MENAULT dans « L’Intelligence des animaux » (Paris, Hachette, 1869), p. 314-317, où l’orang-outang tient un bâton de marche.

« L’orang-outang observé par M. Flourens au Jardin des Plantes (…) était fort doux, aimait singulièrement les caresses, particulièrement celles des petits enfants, jouait avec eux, cherchait à imiter tout ce qu’on faisait devant lui. (…) « Je fus un jour, dit M. Flourens, le visiter avec un illustre vieillard, observateur fin et profond. Un costume un peu singulier, une démarche lente et débile, un corps voûté, fixèrent, dès notre arrivée, l’attention du jeune animal. Il se prêta, avec complaisance, à tout ce qu’on exigea de lui, l’œil toujours attaché sur l’objet de sa curiosité.
Nous allions nous retirer, lorsqu’il s’approcha de son nouveau visiteur, prit, avec douceur et malice, le bâton qu’il tenait à la main, et feignant de s’appuyer dessus, courbant son dos, ralentissant son pas, il fit ainsi le tour de la pièce où nous étions, imitant la pose et la marche de mon vieil ami. Il rapporta ensuite le bâton de lui-même, et nous le quittâmes, convaincus que, lui aussi, savait observer. »

On sent chez Flourens une sympathie envers l’orang-outang qui emprunte de lui-même le bâton de son visiteur. Il n’est pas affublé d’accessoires vestimentaires contre sa volonté.

Sur l’emploi du bâton chez les grands singes, voir les articles : Canne et bâton pour singes et Le bâton et l’orang-outang.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

Leave a Reply