Deux de nos correspondants nous ont signalé que sur les cannes de compagnons charpentiers du Devoir de Liberté qu’ils possèdent, figurait en haut du fût de jonc blond, sous le pommeau, l’estampille « LESIEUR 13 RUE AUMAIRE ».
Une recherche sur l’état civil de Paris et d’autres sources numérisées via Google.livres nous ont permis de situer dans le temps ce fabricant de cannes.
Il s’agissait de Thomas Alexandre LESIEUR. Il était né à Château-Thierry (Aisne) le 14 brumaire an X (5 novembre 1801), fils d’Alexandre LESIEUR, berger, et de Marguerite MACART.
Il se maria à Paris, sur l’ancien 9e arrondissement, étant alors domicilié 133, rue du Bac, avec Marie Antoinette JOLLY, née à Triaucourt (Meuse) le 9/07/1811, fille de Nicolas JOLLY et Marie Jeanne TOLLITE.
L’acte reconstitué consultable sur l’état civil de Paris ne permet pas de connaître quelle était sa profession à cette date.
Il est ensuite mentionné ainsi sur les Annuaires et almanachs du commerce et de l’industrie de Paris en 1855, 1859 et 1862 : LESIEUR, fabricant de cannes, 13, rue Aumaire.
On ignore à quelle date il cessa son activité au 13, rue Aumaire. Il décéda à Paris-3e le 15/10/1875, âgé de 74 ans, tabletier, 25, rue au Maire (sic), né à Château-Thierry (Aisne), époux de Marie Antoinette JOLLY, 64 ans, tabletière, fils d’Alexandre LESIEUR et de Marie Marguerite MACART, décédés.
Déclarants : Adolphe LESIEUR, 52 ans, tourneur, 11, rue du Porche, neveu du défunt, et Auguste JOLLY, 22 ans, bijoutier, 24, rue de Bretagne, aussi neveu du défunt.
Rappelons qu’un tabletier fabriquait toutes sortes de menus objets en ivoire, bois, corne, etc. comme des étuis, boîtes, crucifix, pièces de jeux d’échecs et de dames, dominos, peignes, éventails, ainsi que des bâtons et des cannes, ou des objets en bois tournés.
Ce petit article a pour but de dater approximativement les cannes de compagnons qui porteraient l’estampille au nom de LESIEUR, mais il reste à affiner la période où LESIEUR a exercé au 13, rue Aumaire, avant 1855 et après 1862.
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci
Bonjour. Je viens d’acquérir une canne de compagnon dont la canne est marquée Le Sieur 133 rue du bac. Cette information pourrait peut-être vous être utile. Je suis totalement novice dans l’histoire du compagnonnage et sur les cannes des compagnons…
Bien cordialement
Bonjour. Votre message apporte de l’eau à notre moulin. En effet, lors de son mariage à Paris le 2 octobre 1841, Thomas Alexandre LESIEUR était domicilié 133, rue du Bac. Il devait probablement déjà fabriquer des cannes pour les compagnons et il a continué à exercer son activité au 13, rue Aumaire, en 1855. En conclusion on peut estimer qu’une canne estampillée LESIEUR 133 rue du Bac a été fabriquée entre ces deux dates (1841 et 1855). Pour rester dans la moyenne on dira « vers 1850″.