Nous avons déjà rencontré le bâton du diable, mais il s’agissait d’un insecte (Le bâton du diable 1) ou d’une sorte de chardon ( Les bâtons sont aussi des plantes). Mais le couvent de Tolentino, en Italie, conservait autrefois le vrai bâton du Diable, celui qui rossait saint Nicolas de Tolentino, moine de l’ordre des Ermites de Saint-Augustin (1239 ou 1245 – 1305) ! Curieuse relique dans un monastère…

Pourquoi se trouvait-il là ? En 1719, l’auteur de « La Vie de saint Nicolas de Tolentino », chapitre de « La vie des saints dont on fait l’office dans le cours de l’année », nous l’explique : « On y montre aussi une massue, de laquelle le démon se servait pour le maltraiter, car il ne se contentait pas de le persécuter par les ruses dont nous venons de faire le détail, mais il le frappait très cruellement, jusques à le laisser quelquefois demi-mort étendu sur le carreau, la chair meurtrie, le corps couvert de plaies, et le visage presque noyé dans son sang, ainsi qu’il fut trouvé un jour par les religieux dans le cloître, où cet esprit d’enfer l’avait traîné. Dans ce rude combat, où il vainquit ses ennemis par l’invocation du nom de Jésus, il demeura, et le fut le reste de sa vie. »

Le diable use en effet du bâton et saint Antoine aussi en avait fait les frais (voir l’article du 29-09-2010 : Les démons attaquent saint Antoine au bâton).
La présence d’un bâton diabolique conservé comme une relique dans un couvent étonna COLLIN DE PLANCY lorsqu’il publia en 1825 son « Dictionnaire infernal ». Il écrit à l’entrée « Bâton du diable » (p. 331) : « Quoiqu’il ne soit pas décent de mêler le diable avec les saints, de bons moines conservent à Tolentino, dans la marche d’Ancône, comme une relique du diable, le bâton dont celui diable, qui n’est pas autrement désigné, vergeta un jour les épaules de saint Nicolas de Tolentino. »

Il est probable que cette étrange relique a été détruite depuis, ou est tombée en poussière…

Le portait du saint illustrant cet article est dû à Perugin et se trouve exposé à la galerie des Arts antiques, à Rome (il est extrait de Wikipédia).

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci