Nous accueillons une nouvelle contributrice sur ce blog, pour une série d’articles autour de la canne et du bâton au cinéma.
Tout le monde sait que le chef d’orchestre dirige avec énergie et surtout avec une baguette. Mais si Louis de Funès dans « la Grande Vadrouille » casse sa baguette avec fureur en mille morceaux, il aurait bien eu du mal à le faire quelques siècles plus tôt.
En effet, au XVII ème siècle, Jean-Baptiste Lully (Florence 1632 – Paris 1687), grand compositeur français d’origine italienne de la période baroque, et surintendant de la musique de Louis XIV, dirigeait en frappant le sol avec un long « bâton de direction », lourd, surmonté de rubans et d’un pommeau richement orné. Malheureusement, lors d’une répétition avec ses musiciens, il s’emporta si bien qu’il s’écrasa violemment un des ses orteils avec son bâton. Cependant, la plaie s’infecta, mais il refusa qu’on lui coupât la jambe par amour pour la danse. La gangrène envahit alors son corps, entrainant sa mort.
Cet épisode douloureux dans l’histoire de la musique, montre non seulement à quel point l’asepsie de l’époque était précaire, mais aussi comment la bâton servait également à marquer la mesure, le tempo.
C’est ainsi que nous pouvons retrouver l’usage musical du bâton, dans le film « Tous les Matins du Monde », film français réalisé par Alain Corneau en 1991, tiré d’un roman éponyme écrit par Pascal Quignard, avec Gérard Depardieu, Guillaume Depardieu et Jean-Pierre Marielle. Le personnage Marin Marais y dirige « la Marche pour la cérémonie des Turcs » de Jean-Baptiste Lully (justement), avec le dit-bâton.
Article rédigé par Alexandra Bianco-Brun. Merci