On savait autrefois s’amuser de peu de choses, à en juger par les divertissements décrits dans le petit ouvrage anonyme intitulé « Farces à faire en société » paru chez Albin Michel vers 1910. Il faut croire qu’il connut un certain succès puisqu’il fut réédité en 1926 et 1931.
En voici trois qui ont pour accessoires une canne et des bâtons.
LE SAUT DE LA CANNE
« Vous prenez une canne, vous la posez à terre, dans une chambre, et pariez avec une personne quelconque qu’elle ne sautera pas par dessus. Le bâton restera à terre et vous ne retiendrez en aucune façon votre interlocuteur, vous ne lui direz même pas un mot.
Il accepte le défi. Alors vous prenez la canne et allez la ranger le long du mur. Impossible de la franchir. »
LE BATON ACOUSTIQUE
« Posez une montre sur une couche de ouate : posez sur la montre le bout d’un bâton, un manche à balai, si vous voulez, et écoutez à l’autre bout. Vous entendrez le tic-tac aussi clairement que si vous aviez la montre contre l’oreille. »
Le dernier divertissement s’opère avec des balais mais on pourrait aussi se servir de bâtons.
NOUVEL HERCULE
« Vous prenez les quatre hommes les plus robustes de l’assistance : vous les divisez en deux camps, deux par deux. A chaque camp vous remettez un balai. Vous faites tenir les balais, horizontalement, à un mètre l’un de l’autre, et vous faites autour d’eux, ensemble, cinq tours avec une corde solide et suffisamment longue. Vous évitez que les tours de la corde se touchent : il faut les espacer légèrement.
Gardant en main le bout de la corde, cinq ou six mètres environ, vous le faites passer, en même temps que vous-même, derrière un des deux camps, et vous tirez ferme. Malgré tous les efforts de vos quatre adversaires réunis, les deux balais ne tarderont pas à se rejoindre ; et si le plancher est bien ciré, vous ferez gentiment patiner les quatre gaillards, quelle que soit la résistance qu’ils vous opposeront.
Il vous arrivera vraisemblablement de glisser un peu aussi, mais cela ne vous empêchera pas de réussir, au grand étonnement de ceux qui vous regarderont. »
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci