Tous ceux qui ont eu entre les mains le « Catalogue d’objets introuvables » de Jacques CARELMAN n’ont jamais pu oublier l’extraordinaire et poétique imagination de son auteur. Ce Marseillais, né en 1929, a publié son livre chez Balland en 1969, qui fut suivi d’un second tome en 1976. Il l’a dédié « aux auteurs anonymes de l’ancien Catalogue de la Manufacture d’Armes et Cycles de Saint-Etienne (Loire), qui (lui) a procuré (ses) premières et inoubliables émotions poétiques ».
Tout l’humour de Carelman repose sur la crédibilité apparente des objets qu’il a dessinés ou construits, à la façon des gravures du fameux catalogue Manufrance, accompagnés de notices parfaitement sérieuses et convaincantes. Mais, à l’examen, les dits objets se révèlent très difficilement utilisables ou complétement inutiles… Il rejoint par là les inventions picturales des surréalistes et d’ailleurs ses objets ont été présentés dans plusieurs musées et galeries de par le monde.
Il était donc impossible de ne pas mentionner ici la « Canne ramasse-mégots ». Voici comment l’auteur du Catalogue en fait la promotion : « A l’aide d’une canne terminée par une pointe certaines personnes piquent les mégots dans la rue, abîmant ainsi irrémédiablement ces bouts de cigarettes. Notre canne, creuse et munie d’un petit moteur électrique, aspire les mégots, les laissant de la sorte tout à fait propres à une consommation future. »
Depuis, la réalité a rattrappé la fiction puisqu’on a inventé des motos munies d’un aspirateur à crottes de chiens !
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci
[...] Est-ce cette canne d’un usage si particulier qui a suggéré à Carelman l’invention de la « canne ramasse-mégots » munie, non d’un crochet, mais d’un aspirateur ? (voir l’article). [...]