Beaucoup de vieilles chansons enfantines sont empreintes de violence et la morale de l’histoire n’est pas celle qu’on attendait. Certaines d’entre elles ont été édulcorées pour s’adapter à la sensibilité moderne. Voici la version ancienne de « Il était une bergère », telle qu’elle figure dans La Semaine des enfants des 19 et 26 mars 1859. Le bâton y est présent comme instrument d’un châtiment disproportionné avec la faute commise. Sur plusieurs sites de chansons enfantines, on la trouve tronquée, ou bien il est dit que la bergère « battit » et non pas « tua » son chaton à coups de bâton.
Il était un’ bergère, / Et ron, ron, ron, petit patapon ; / Il était un’ bergère / Qui gardait ses moutons, / Ron, ron, / Qui gardait ses moutons.
Elle fit un fromage, / Et ron, ron, ron, petit patapon ; / Elle fit un fromage / Du lait de ses moutons, / Ron, ron, / Du lait de ses moutons.
Le chat qui la regarde, / Etron, ron, ron, petit patapon ; / Le chat qui la regarde, / D’un petit air fripon, / Ron, ron, / D’un petit air fripon.
« Si tu y mets la patte, / Et ron, ron, ron, petit patapon, / Si tu y mets la patte, / Tu auras du bâton, / Ron, ron, / Tu auras du bâton. »
Il n’y mit pas la patte, / Et ron, ron, ron, petit patapon ; / Il n’y mit pas la patte, / Il y mit le menton, / Ron, ron, / Il y mit le menton.
La bergère en colère, / Et ron, ron, ron, petit patapon ; / La bergère en colère, / Tua son p’tit chaton, / Ron, ron, / Tua son p’tit chaton.
Elle fut à son père, / Et ron, ron, ron, petit patapon ; / Elle fut à son père / Lui demander pardon, / Ron, ron, / Lui demander pardon.
« Mon père, je m’accuse, / Et ron, ron, ron, petit patapon ; / Mon père, je m’accuse, / D’avoir tué mon chaton, / Ron, ron, / D’avoir tué mon chaton.
- Ma fill’, pour pénitence, / Et ron, ron, ron, petit patapon ; / Ma fill’, pour pénitence, / Nous nous embrasserons, / Ron, ron, / Nous nous embrasserons.
-La pénitence est douce, / Et ron, ron, ron, petit patapon ; / La pénitence est douce, / Nous recommencerons, / Ron, ron, / Nous recommencerons. »
Article proposé par Laurent Bastard, merci
Bon…petit cadeau