Cette expression désormais peu usitée, inspirée d’un passage de l’Évangile selon Saint-Matthieu, est illustrée par Pierre Baudrier, au travers de deux exemples :

Le premier, tiré de l’analyse de l’article : Anecdote. Tour du baton permis In Historisch-litterarisch-bibliographisches Magazin. 1788-94. 1792 , 6.St. , pp. 196 – 198

Consultable à une adresse de l’IDZ18 et dont voici la teneur :

Le prince électeur de Mayence avait demandé à Hermann Conring de lui rédiger un texte sur les rapports avec le Saint-Siège. Revendiquant quelque indépendance à l’égard du Saint Père ce texte allait à l’encontre du point de vue défendu dans l’électorat de Cologne. L’électeur de Mayence avait envoyé des tonneaux de vin à Conring. Le baron de Boynebourg, représentant de l’électeur de Mayence avait promis à Conring des tonneaux d’un vin encore meilleur. Et l’auteur de livrer son texte. Sur ce, Conring étant protestant, de Boynebourg, voulant éviter de donner des arguments aux jésuites, pria Conring de taire sa paternité du texte de l’électeur de Mayence.

L’affaire est exposée en ligne (en latin) … dans l’article :

Boyneburg, J.C.v., Conring (Hermann).- Deutsch-Patriotische Mainzische Gesinnung gegen über des Römischen Hofs aus dem vorigen Jahrhundert In Patriotisches Archiv für Deutschland. 1784-1792. 1787 , 6.Bd. , pp. 500 – 507

Et les tonneaux de vin complémentaires … n’arrivèrent pas. Conring s’en plaignit à l’électeur de Mayence.

En somme, le tour du bâton permis, c’était : tu travailles pour moi et je vais continuer à te combler de bienfaits. On fait le travail et alors, passez muscade. On n’a fourni qu’un début de paiement.

Le second exemple, plus moderne, pourrait être illustré par cet épisode :

Un informaticien réputé pour son excellence et fort bien payé est débauché par la concurrence qui lui propose un meilleur salaire. Dans son nouvel emploi on s’émerveille sur sa compétence, lui demande d’améliorer le fonctionnement du service, comment tel ou tel collaborateur devrait se perfectionner, on lui soutire toute sa science … et au bout de trois mois, on le licencie.

Article rédigé par Pierre Baudrier. Merci