Il existe au cimetière de Saint-Symphorien (Indre-et-Loire), commune rattachée à Tours depuis 1964, un monument funéraire particulièrement intéressant.

En forme d’obélisque surmonté d’un buste, ce monument a été érigé par les parents d’un jeune chasseur alpin mort en 1915. La plaque gravée comporte ces lignes : « A notre brave enfant / Le meilleur des fils, Mort pour la France / Edmond LE FOULGOC / sergent au 11e Chasseurs Alpins / Cité à l’ordre de l’armée / Décoré de la Croix de guerre et de la Croix de St-Georges ».

En haut du monument figurent ces dates : 1893-1915. Le site www.memoiredeshommes, consacré aux soldats morts pour la France durant les guerres depuis 1914, nous apprend que le sergent Edmond François Le Foulgoc était en effet né le 20 juillet 1893 à Balaye (Gironde) et qu’il est mort le 2 février 1915 à l’hôpital militaire n° 57 de Saint-Amand (Cher).

L’obélisque est sculpté d’une palme de laurier, symbolisant l’hommage aux hommes de valeur, et d’un alpenstock, emblème du chasseur alpin.

Rappelons que ce bâton pointu et ferré était utilisé par les chasseurs alpins pour faciliter leur marche. Il présente toujours une courbure assez ample, non rapportée, qui sert de poignée. Il ne s’agit pas d’un accessoire réglementé par l’armée et il y en eut donc de différentes sortes. Certains modèles ont aussi été fourchus, ce qui permettait d’y poser un fusil et de faciliter le tir. L’alpenstock se termine par une férule et par une pointe de fer carrée.

On en verra une photo sur le site www.caverne-du-dragon.com (l’objet du mois, décembre 2010 : bâton de marche en montagne ou alpenstock d’un chasseur du 22e bataillon de chasseurs alpins). D’autres sont représentés sur le site labatailledefrance.webnode.fr (rubrique des articles concernant l’uniforme des fantassins français : l’alpenstock).

Ajoutons que le monument élevé à la mémoire du sergent Le Foulgoc est l’oeuvre du sculpteur Georges Delpérier (Paris 1865 – Tours 1936), qui a représenté le jeune soldat couvert du large bérêt (ou « tarte ») des chasseurs alpins, avec ses médailles.

Il n’existe pas beaucoup de monuments funéraires comportant des cannes et bâtons. Nous en connaissons un autre, à Gentioux-Pigerolles (Creuse), en granite du pays, où sont croisées une canne de compagnon et une bisaiguë de charpentier.

Question aux visiteurs du site : connaissez-vous d’autres sépultures ornées d’une canne ?

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci