Luc Cerutti a déjà évoqué Robin des bois dans un article du 25 mars 2010. Nous le complétons par cette gravure et le texte extraits de la revue « Le Magasin pittoresque », n° 51, décembre 1838, p. 401-402.
« Au nombre des plus audacieux compagnons de Robin se trouvait un tanneur de Nottingham, nommé Arthur. Une ballade raconte comment le roi des archers le trouva un jour dans un bois, et éprouva incognito son courage et sa force en daignant échanger avec lui quelques coups de bâton.
Le tanneur s’ennuyait de ne trouver ni daim ni homme à attaquer. Tout-à-coup Robin sort d’un taillis. « Que fais-tu là comme un voleur ? lui dit brusquement le tanneur de Nottingham. Je suis le garde de la forêt et mon devoir est de t’arrêter. – Combien as-tu de camarades avec toi ? répond le brave Robin. Pour m’arrêter, ce n’est pas assez d’un homme. – Vraiment, l’ami, reprend le tanneur ; je n’ai pas d’autre camarade que ce bon rotin de chêne, et c’est tout ce qu’il me faut. »
Tout en goguenardant, on se met en garde. Du premier geste, Robin assène un tel coup à son adversaire que le sang jaillit. Mais le tanneur ne se laisse pas étourdir, et à son tour il frappe si durement la tête du héros que de chaque cheveu, dit la ballade, suinte une goutte de sang. Le combat devient plus furieux. Les rochers retentissent du cliquetis des bâtons qui tombent et se relèvent comme des marteaux sur une enclume.
A la fin, Robin satisfait interrompt la lutte, et demande au tanneur son nom, que celui-ci ne dit pas sans orgueil ; mais il n’est pas le moins surpris des deux, quand Robin, en retour de politesse, se nomme. « Ah ! s’écrie le tanneur ; puisque tu es Robin, tu me diras où est mon bon parent Petit-Jean ; si je le découvre une fois, il est probable que nous ne nous quitterons plus de longtemps. »
A ces mots, Robin souffle dans sa corne, aussitôt Petit-Jean accourt. Robin prend sa main et celle d’Arthur, et ils se mettent tous trois à danser autour d’un vieil arbre en chantant : « Car nous sommes trois joyeux compagnons, trois joyeux compagnons nous sommes. »
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci