Dans « La puissance du bâton de Moïse » nous avons vu la Mer rouge s’ouvrir lorsque Moïse leva son bâton. Mais en Bretagne aussi, saint Gudwall accomplit un miracle du même ordre. Ce saint vécut au VIe siècle. Ermite et évêque, successeur de saint Malo, il se retira à Guer ou à Camors (selon les versions) en Morbihan. Il vécut dans une grotte, sur une île de la rivière d’Etel. Il fonda un monastère.

Le miracle qu’il accomplit est notamment rapporté par la Mère Jacqueline BOUETTE de BLEMUR dans « L’Année bénédictine, ou les vies des saints de l’ordre de saint Benoît pour tous les jours de l’année » (1667), p. 63, en ligne via Google.livres.

Voici ce qu’elle raconte, après qu’elle eut évoqué l’inconfort de la grotte et son manque d’espace, à cause de l’afflux des moines : « Saint Gudwal traitant avec Notre Seigneur sur ce sujet, et ayant eu probablement une inspiration de ce qui devait arriver, usant de la puissance de son Maître, il descend de sa cellule au temps que la mer par sa retraite laissait les sablons découverts ; puis avec un bâton qu’il tenait à la main, il fit des lignes sur le sable, et commanda à la mer au nom de Jésus-Christ, de n’outrepasser jamais ces limites. A quoi elle a obéi avec tant d’exactitude, que maintenant elle n’ose encore franchir ces bornes, ne respectant pas moins les ordres de notre admirable Prélat, qu’elle fit autrefois ceux du grand Législateur Moïse ; celui-ci divisa les eaux, l’autre y mit des barrières. » Ainsi put se construire le monastère sur le rivage…

Plus loin, p. 67, l’auteure rapporte qu’un voleur venait dérober des légumes dans le jardin du monastère. Saint Gwendal lui apparut, vêtu en évêque, la crosse à la main « et il le frappa de son bâton ». Le voleur, troublé, cria comme un fou et voulut s’enfuir, mais il fut retenu par des chaînes invisibles. Il se repentit et se convertit.

Article rédigé par Laurent Bastard,merci