Il existait jadis de singulières coutumes où le bâton jouait tout son rôle d’instrument destiné à rendre humbles les plus arrogants, ou même ceux qui n’avaient rien à se reprocher. Ainsi, dans le « Journal Encyclopédique – Avril 1766 », tome III, 1ère partie, lit-on dans un « Essai historique et philosophique sur les principaux ridicules des différentes nations », ce qui avait cours vers 1728 en Abyssinie, l’actuelle Ethiopie :
« Le Père Labro, dans son voyage de l’Abyssinie, se plaint d’avoir reçu force coups de bâton en entrant chez un roi de ce pays, auquel il se faisait présenter. Il allait le complimenter, lorsqu’une vingtaine de gardes très robustes se jetèrent sur lui, et le battirent rudement. Il se réfugia vers la porte, où on lui fit alors beaucoup de civilités ; il demanda pourquoi on l’avait battu : « c’est une coutume établie chez nous, dirent-ils, pour apprendre à ceux qui y viennent, qu’il n’y a point au monde de nation plus brave que la nôtre, et qu’il faut s’humilier devant elle. »
La gravure illustrant cet article représente le roi d’Abyssinie Sahlé-Sellassi vers 1835 et est extraite d’un article intitulé « Voyage en Abyssinie », publié dans la revue « Le Magasin pittoresque » d’août 1838.
Article rédigé par Laurent Bastard, merci