Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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« L’AVEUGLE ET SON BATON » (1858)

Dans les « Fables et poésies diverses » publiées en 1858 par Pierre LACHAMBAUDIE (1806-1872), consultable sur Gallica, se trouve un petit poème à caractère moral qui met bien en évidence le caractère tout relatif de la notion de richesse.

« L’AVEUGLE ET SON BATON

Par des cris, par des pleurs et des gémissements
Un aveugle exhalait une douleur si grande
Qu’un passant, tout ému, s’approche et lui demande
Quel est donc le sujet de si cruels tourments ?

Redoublant de sanglots, le malheureux s’écrie :
« J’ai perdu mon trésor, mon guide, mon soutien !
- Auriez vu mourir une épouse chérie ?
- Non ; je n’en eus jamais… Il était mon seul bien.
- Qu’avez-vous donc perdu ? répondez, je vous prie.
- Mon bâton ! mon bâton ! – Belle perte, ma foi !
Fallait-il pour si peu faire tout ce vacarme ?
Cela mérite-t-il que l’on verse une larme ?…
- Eh ! que serait-ce auprès que le sceptre d’un roi ?
Ne comprenez-vous pas qu’il y voyait pour moi ?
J’évitais les écueils, grâce à son assistance… »

D’un objet, quel qu’il soit, la valeur, l’importance,
Ne consiste pas seule en richesse, en beauté :
On en connaît le prix à son utilité. »

Sur la canne blanche des aveugles, voir l’article du 26 mars 2010.

L’illustration est un détail d’une gravure anonyme de 1797 vendue par Joubert fils et Charles Bance, marchands d’estampes à Paris. Source : Wikipédia Commons. Bibliothèque du Congrès des Etats Unis, cote ppmsca.13633.

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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