Nous avons déjà évoqué les jeux de cannes qui se pratiquaient à cheval et nous renvoyons aux articles antérieurs : Le jeu du djerrid chez les cavaliers persans ; Le jeu de bâton des cavaliers serbes ; Le jeu de cannes de Richard Coeur-de-Lion ; Un jeu de cannes équestre en Ethiopie (1868).
Voici encore deux autres mentions de ce type de jeu, l’un en Turquie, l’autre en Espagne.
Le premier nous est rapporté en 1812 par Paul-Louis COURIER (1772-1825), dans sa traduction du traité de Xénophon : De l’équitation. En note, il indique ce qu’un auteur nommé Dallowai (probablement James Dallaway, auteur de « Constantinople ancienne et moderne » (1799) raconte à propos du jeu équestre pratiqué par les Turcs :
« Ils se livrent à une espèce d’exercice militaire appelé « dijirit ». Deux ou plusieurs combattants, sur des chevaux très vifs, sont armés d’une baguette blanche, d’environ un mètre et demi de long, qu’ils se lancent l’un à l’autre avec une grande violence. L’adresse consiste à éviter le coup et à poursuivre l’antagoniste dans sa retraite, à arrêter son cheval au galop, ou à se baisser assez, sans quitter la selle, pour ramasser le « dijirit » à terre ».
Il s’agit à l’évidence d’un équivalent du jeu du djerrid persan, quoique le bâton soit ici beaucoup plus long.
Un autre jeu de cannes est décrit dans le Dictionnaire universel, historique et critique des moeurs, loix, usages et coutumes civiles, militaires et politiques (…) par une Société de gens de Lettres, tome II (1772), p. 335-336. A l’entrée « Juego de canas. Jeu de cannes », il est dit que :
« Les Espagnols prirent cet exercice des Maures et nous l’avons emprunté des Espagnols : ils l’appellent jeu de cannes, parce que dans sa première institution, les combattants se lançaient, en tournoyant, des cannes les unes contre les autres, et cherchaient à parer les coups avec leurs boucliers. Nous nommons cet exercice joûte, et c’était proprement le combat à la lance de seul à seul. Ces sortes de joûtes se faisaient ordinairement dans les tournois après les assauts de tous les champions. »
Article proposé par Laurent Bastard. Merci
Petit ajout, concernant les jeux de canne, en Espagne et particulièrement sur les Iles des Canaries, où l’on retrouve « el juego del palo » sous différentes formes (les styles étant développés par des familles et prenant ainsi leur nom, par ex. « El stylo Denis »…