Voici les cinq derniers exercices préconisés par Sébastien KNEIPP dans son « Codicille à mon testament pour les malades et les gens bien portants » (1896). Ces exercices sont destinés plus à développer les muscles et maintenir en bonne santé qu’à guérir les maladies.

« BALANCEMENT DE LA CANNE
On tient la canne horizontalement sur le devant du corps, et avec le bras droit on lui donne, par un mouvement rapide, une position perpendiculaire, pendant que le bras gauche se ploie. De ce point de départ se prépare le balancement de la canne vers la gauche, le bras gauche est alors levé perpendiculairement en l’air, et le bras droit se courbe.
Cet exercice se répète plusieurs fois vers la droite et vers la gauche. Le tronc ne doit pas se courber, les hanches et les épaules ne doivent pas se déranger.

BALANCEMENT LATERAL DE LA CANNE PENDANT QUE LE TRONC SE TOURNE
On tient la canne horizontalement devant soi, puis, avec les bras allongés on la balance obliquement vers le sol et alternativement à droite et à gauche, d’un mouvement vigoureux ; le tronc se tourne chaque fois du côté où l’on brandit la canne ; les pieds restent solidement joints et immobiles, sans se tourner.

MONTER SUR LA CANNE
Comme le montre la figure ci-dessous, on tient la canne horizontalement devant soi, les bras abaissés. Le dos des mains est tourné en avant. Le pied droit ou gauche monte alors, sans que le tronc s’incline, sur la canne, dans l’intervalle compris entre les deux mains, et par ce mouvement le genou est vivement levé.
Cet exercice est le point de départ de celui où l’on passe par-dessus la canne, et pour lequel on tient la canne comme dans le précédent exercice. On lève le pied gauche ou droit par-dessus la canne, en imprimant au genou un balancement rapide, et sans toucher la canne, on pose légèrement la pointe du pied sur le sol.
A cet exercice succède le retour du pied gauche ou droit en arrière, par-dessus la canne. Il faut éviter toute inclinaison du tronc.

Tous ces exercices ont une grande influence sur nos muscles et sur l’activité de nos organes et peuvent corriger ou prévenir chez les adolescents bien des défauts dans l’attitude du corps ou dans la conformation du thorax.

Pour finir, mentionnons encore deux exercices faits avec la canne, et d’abord la marche en tenant la canne sur le dos.

MARCHE EN TENANT LA CANNE SUR LE DOS
On place la canne en travers sur le dos, où elle est retenue par les deux bras ployés ; on tourne les mains en avant et on ferme les poings, c’est toute la position qu’exige l’exercice. Le corps est ainsi légèrement incliné en avant, les épaules sont amenées en arrière et la poitrine se bombe librement. Alors on s’avance à grands pas. Les muscles des jambes doivent être fortement tendus et en posant les pieds sur le sol, il faut que les pointes le touchent en premier lieu.

Un autre exercice encore consiste à placer le pied droit ou gauche de quelques longueurs de pied en avant, et à fléchir ce pied assez profondément pour que le genou se trouve perpendiculaire à la pointe du pied. Alors le haut du corps s’incline en avant et par suite de l’extension de la jambe restée en arrière, il prend la direction qu’indique la figure ci-jointe. La plante des pieds tout entière s’appuie sur le sol. On tient la canne comme dans l’exercice précédent. Cet exercice doit se faire alternativement, c’est-à-dire une fois du pied gauche, et l’autre fois du pied droit. »

Un visiteur du site connaissant bien la pratique actuelle des exercices de gymnastique pourrait-il donner son avis sur ces techniques, comme sur celles, d’ailleurs, de C. Vergnes décrites il y a déjà quelque temps ? Sont-ils toujours ou plus du tout pratiqués ? Quelle est leur valeur sur le plan du développement musculaire, voire pulmonaire ?

Article rédigé par Laurent Bastard, merci