Les lecteurs des journaux du XIXe et du XXe siècle étaient friands d’énigmes, logogriphes, jeux de mots et autres rébus, qui ont fini par céder la place, aujourd’hui, aux mots croisés, mots fléchés et sudoku.

Dans l’hebdomadaire « Le Monde illustré » du 9 juin 1860, se trouve un rébus que nous avons remarqué, parce qu’à droite sont placées le long d’un mur, quatre grandes cannes de tambour-major, la pomme en bas. Appuyé sur une porte, et presque aussi grand qu’elle, se tient un squelette. Au centre de la pièce, un homme assis pointe sa longue-vue sur une fenêtre ouverte, d’où se détache un squelette plus petit, armé d’une faux.

Enigme… Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? La solution étant donnée au numéro du 23 juin, la voici. Avouons que, non seulement il fallait une bonne dose d’intuition, mais aussi de culture chrétienne, pour interpréter la scène.

Le sens en était : DIEU ABAISSE LES GRANDS ET ELEVE LES PETITS.

On aura compris, après coup, que « grands » est symbolisé par les cannes de tambour-major renversées (abaisse les grands) et aussi par le très grand squelette (pourquoi un squelette ?). Les « petits élevés » (par la longue-vue pointée vers le haut, qui grossit), sont exprimés (pourquoi ?) par un squelette armé d’une faux, emblématique de la mort.

On reste sur sa faim avec ce rébus dont la solution renferme de nouvelles énigmes. Un visiteur du site éclairera-t-il notre lanterne ?

Article rédigé par Laurent Bastard, merci