Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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COMMENT SE PROTEGER D’UN BATON A DEUX BOUTS

L’un des volumes de l’ « Encyclopédie méthodique », publiée par Panckouke de 1782 à 1832, est consacré aux « Arts académiques, équitation, escrime, danse et art de nager » (1786). Il comporte un passage sur la « Ruse du pointeur contre les fléaux brisés, fléaux à battre du grain, et contre les bâtons à deux bouts, armes très dangereuses si on ne savait s’en défendre ».

Voici quels étaient les parades envisageables : « Les fléaux brisés sont faits de cinq ou six bâtons, de la longueur d’environ un pied chacun, attachés bout à bout avec de petits chaînons de fer, et y ayant au dernier bout une boule d’acier de la pesanteur d’une demi-livre ; de sorte qu’un homme en peut battre dix avec un fléau brisé, car étant en train d’aller il pare des pierres jetées à tour de bras.

Manière de combattre les fléaux et bâtons.
Etant en campagne et ayant malheureusement à faire à ces sortes d’armes, il faut s’éloigner hors de leur portée et ôter son habit, sous prétexte qu’il embarrasse, puis le tenir par le milieu du dos avec la main gauche, toujours reculant l’épée à la main, et dans le temps que le fléau ou le bâton fait le moulinet rapidement, étant à certaine distance, jeter de toutes ses forces l’habit dessus ladite arme, qui arrêtera le moulinet, et aussitôt se jeter brusquement sur l’ennemi, pour lui ôter son arme, en lui présentant la pointe de l’épée sur le corps.

Ces armes se combattent encore étant hors de mesure, et, que l’on peut avoir un fouet à la main, en allongeant le coup de fouet sur lesdites armes, dans le temps même du moulinet, et pareillement jetant quelque chose de lourd bien attaché au bout d’une corde fine dans le moment du mouvement desdites armes. »

Cette parade était-elle efficace ? En 1836, le capitaine de Bast en doutait, écrivant dans son « Manuel d’escrime » : « Il est des maîtres de pointe qui prétendent qu’armé d’une épée, on peut combattre avec avantage les bâtons et les fléaux, en lançant un linge ou un vêtement, pour embarrasser le moulinet ; j’ai acquis la conviction que, bien maniées, ces armes triomphent de toute résistance. » (voir l’article « Bâtons et fléaux défensifs (1836)« .

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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