La canne des compagnons du tour de France est l’un de leurs attributs principaux, avec les « couleurs » (rubans). Nous avons déjà rapporté plusieurs chansons écrites en son honneur au XIXe siècle, mais elle continue à inspirer les compagnons qui savent versifier et composer. C’est ainsi que dans la dernière édition du « Chansonnier des compagnons du Devoir » (2013) nous avons eu le plaisir de découvrir la chanson écrite par le compagnon serrurier du Devoir Georges TORTEL, « Georges le Provençal » sur une musique de Daniel WAWSZCZYK, « Briard la Fraternité », compagnon passant charpentier.
Son contenu est intéressant, car sur un air moderne, elle perpétue le symbolisme traditionnel de la canne : appui, droiture, règle, esprit. Elle n’est « ni sceptre de roi, ni bâton de maréchal », mais il faut savoir la mériter…
LA CANNE
L’objet dont je vous parle
Est un simple bâton
Entouré de cuir ou d’un cordon
Un pommeau d’ivoire et de laiton
L’embout ferré, aciéré et rond
Taillé pour voyager par tous les temps
Sur les routes du monde et tous les océans.
Refrain :
Ni canne de maître, ni bâton pastoral
Simple règle de vie, et certains nous l’envient
Ni sceptre de roi, ni bâton de maréchal.
Simple règle de vie, mais certains nous l’envient.
L’objet dont je vous parle
Alors jeune aspirant
Aidé par mes amis, mes parents
Je me souviens encore, coeur battant,
Fier et rempli d’émoi. Maintenant
Prends ta canne, suis la voie du coeur.
Découverte. Je suis devenu voyageur.
L’objet dont je vous parle
N’a vraiment de valeur
Dans les nobles mains du travailleur
Que pour servir un chemin meilleur
S’entraider pour chasser la laideur.
Cette vraie richesse est dans nos mains
C’est bien toi qui l’emporte sur le long chemin.
Refrain
L’objet dont je vous parle
Ce beau jonc arlequin
Du rouleur tenu avec entrain
Sera pommeau bas, le lendemain.
Pour accompagner un plus ancien.
Ta canne portée avec envie
Marchera avec toi jusqu’au bout de ta vie.
L’objet dont je vous parle
Symbole d’un appui
De droiture, de règle, d’esprit.
Voyageur ce jonc jamais n’oublie
En parcourant tous ces beaux pays.
Si un jour sur le sol de mistral
Tu passes, pose ta canne chez Provençal.
Article rédigé par Laurent Bastard, merci