Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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BATONS DE POPES GRECS ET PRETRES ARMENIENS

Les voyageurs du XIXe siècle dans les pays régis par l’Empire ottoman et la Russie ont décrit les coutumes des représentants des églises d’Orient, que l’on appelle « orthodoxes », mais qui comportent divers rites. Comme souvent lorsqu’il s’agit d’autorités religieuses, l’insigne principal de leurs fonctions est un bâton plus ou moins décoré.

Ainsi Ami BOUE, dans « La Turquie d’Europe », tome III (1840), décrit il les popes en Grèce p. 429 : « Le prêtre est regardé comme le père spirituel de sa commune, d’où vient le nom de Papas, en slave Pop et en valaque Popa. Ses marques distinctives ne sont, comme nous l’avons dit, que la barbe, un bonnet bas, rond en haut, et un bâton. »

Plus détaillée est la description de CHOPIN dans « Russie », tome II, dans la partie « Arménie », par BORé, orientaliste (1838) :

« Lorsqu’une église particulière manque d’évêque, son clergé envoie une députation près du patriarche à qui elle présente une liste de candidats, et des titres qu’ils peuvent avoir à l’élection (…). Les évêques ordonnent les simples prêtres, dont l’ordre comprend la corporation des vartabieds ou docteurs. Ils se divisent en deux classes, les grands et les petits vartabieds.
Les premiers portent, comme marque distinctive de leur caractère, un bâton autour duquel sont entrelacés deux serpents, tandis que ceux de la seconde classe ne portent à leur espèce de caducée qu’un seul serpent. Ces bâtons sont ordinairement faits de bois précieux, enrichi de perles et travaillé avec beaucoup d’art. (…)
L’élévation aux premiers degrés du doctorat est très solennelle ; le candidat est conduit processionnellement par ses collègues en présence de l’évêque qui l’interroge sur sa foi et sur ses doctrines.
La formule de l’installation change suivant le degré qui lui a été conféré. En donnant le bâton du dernier degré, le prélat dit : « Reçois ce degré du nombre parfait dix, et après avoir été rempli de l’Esprit saint, exerce dans l’Eglise ces cinq devoirs, d’après le précepte de l’apôtre, lesquels sont de psalmodier, d’enseigner, de révéler la parole de Dieu, de parler les langues, et d’interpréter les textes pour l’édification de nos frères et l’accroissement de l’Eglise de Dieu. »

La gravure de l’archevêque arménien de Tauris est extraite de « La Perse, la Chaldée et la Susiane », par Mme Jane DIEULAFOY, officier d’académie, qui accompagna son mari lors d’une mission scientifique en Perse en 1881-1882. Le récit de ses observations fut publié dans le magazine « Le Tour du Monde », du 1er semestre 1883, p. 29.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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