Le bâton est utilisé par le Maître pour pour « marteler » la mesure. On voit bien par la taille du bâton et du maître que cet instrument de rythme fait presque partie de l’homme qui l’utilise pour bien marquer son autorité et sa présence.
Voici la notice de cette très belle oeuvre (sources Musée D’Orsay).
« Degas fréquentait avec assiduité l’Opéra de Paris, en tant que spectateur, mais aussi les coulisses, le foyer de la danse, où il était introduit par un ami musicien de l’orchestre. Il s’agit encore à l’époque du bâtiment de la rue Le Peletier, et pas encore de l’Opéra conçu par Garnier qui le remplacera bientôt. A partir du début des années 1870 et jusqu’à sa mort, les ballerines à l’exercice, aux répétitions ou au repos deviennent le sujet de prédilection de Degas, inlassablement repris avec de nombreuses variantes dans les postures et les gestes. Davantage que les planches et les feux de la rampe, c’est le travail préparatoire qui l’intéresse : l’entraînement. Ici, la leçon s’achève : les élèves sont épuisées, elles s’étirent, se contorsionnent pour se gratter le dos, rajustent leur coiffure ou leur toilette, une boucle d’oreille, un ruban, peu attentives à l’inflexible professeur, portrait de Jules Perrot, authentique maître de ballet.
Degas a observé avec attention les gestes les plus spontanés, naturels et anodins, moments de pause où la concentration se relâche et le corps se détend, après l’effort d’un apprentissage exténuant et d’une implacable rigueur.
Le point de vue en légère plongée, axé sur la diagonale de la pièce, accentue la perspective fuyante des lattes du parquet. Paul Valéry a écrit : « Degas est l’un des rares peintres qui aient donné au sol son importance. Il a des planchers admirables. » C’est d’autant plus à propos pour des danseuses dont le parquet, que l’on arrose pour éviter d’y glisser, est le principal instrument de travail. C’est aussi ce parquet que le maître martèle de son bâton pour marquer la mesure. »
FM