Au temps où chacun portait une canne, l’accessoire pouvait présenter des inconvénients pour son entourage : dans l’article Quand les cannes gênaient les voyageurs (1856), l’auteur dénonce les coups reçus par les voyageurs dans les transports en commun, et dans Un opposant à la canne en 1837, un autre dresse une liste de tous les ennuis qu’une canne peut provoquer, dont celui de chute par un passant et de la projection de la canne dans une vitrine.
Mais la canne pouvait aussi, par sa poignée recourbée, accrocher un objet et le faire tomber. C’est ce qu’évoque cette série de quatre vignettes intitulée « La promenade interrompue », issue du journal hebdomadaire « Les Nouvelles illustrées », et republiée dans l’Agenda-buvard du Bon Marché à Paris pour 1904.
Un monsieur se promène, tenant sa canne à l’horizontale, poignée courbe à l’arrière. Elle accroche le poteau qui supportait l’échafaudage d’un peintre. Tout s’écroule sur le passant tandis que le peintre saute dans la fenêtre de la maison.
Un épisode similaire se trouve dans l’album de Tintin « Le Secret de la Licorne », où l’on voit, planche 2, les Dupond-Dupont sur la brocante du Vieux Marché, tout heureux de montrer à Tintin le superbe lot de cannes qu’ils viennent d’acheter. Malheureusement, ils portent leurs cannes à bout recourbé vers le bas, derrière eux, et l’une d’elle emporte la valise d’une personne. S’ensuit une échauffourée avec celle-ci et les Dupond-t sont conduits au poste…
(Copyright Hergé / Société Moulinsart / Editions Casterman. L’œuvre d’Hergé est protégée par le droit d’auteur. Cet extrait est montré à titre de référence. Le site www.crcb.org n’est pas responsable de l’utilisation que pourraient en faire les visiteurs.)
Article rédigé par Laurent Bastard, merci