Le 24 avril est la date adoptée par la Chambre des représentants des Etats Unis comme « journée nationale de commémoration de l’inhumanité de l’homme contre l’homme ». La résolution n° 148 évoque les victimes des génocides, et notamment celui des Arméniens. C’est en effet le 24 avril 1915 (il y a 100 ans !) qu’eut lieu l’arrestation massive des intellectuels arméniens à Constantinople, pour empêcher toute influence résistante sur les populations.

Les tensions entre les communautés turques et arméniennes étaient d’ailleurs antérieures aux déportations et aux massacres des années 1915-1916 et au-delà (en 1894-1896 et en 1909 eurent déjà lieu des exécutions massives).

Un exemple par l’image nous en est donné dans « Le Petit Français illustré, journal des écoliers et des écolières », n° 112 du 18 janvier 1902.
Dans un article sur le ramadan, l’auteur A. de G. rappelle les conditions strictes qui présidaient au jeûne en Turquie. Il signale qu’un coup de canon dans la ville ou le chant d’un imam annonçaient sa fin après le coucher du soleil et chacun pouvait alors manger, boire et fumer. Mais : « Malheur cependant au pauvre diable qui ose, ouvertement, ne serait-ce que quelques minutes, devancer le signal ; on a vu un malheureux Arménien, coupable d’avoir mangé un fruit avant le moment précis, désigné à la sauvagerie d’Arabes fanatiques, roué de coups et laissé pour mort sur le terrain. »

C’est la scène représentée par l’illustration et l’on voit que la punition est exécutée à coups de bâton.

On notera l’emploi déjà incorrect (parce qu’il s’agit de Turcs) du mot « Arabes » comme synonyme de « musulmans ».

Article rédigé par Laurent Bastard, merci