Les alpinistes du XIXe siècle utilisaient pour l’ascension et la descente de longs bâtons ferrés à un bout et terminés en pointe. Voici un exemple de leur emploi en descente vers 1818, sur le Breven, une montagne ou un glacier suisse que nous n’avons pu localiser (peut-être à cause d’une orthographe différente).
Le texte qui suit est extrait de Louis SIMOND : « Voyage en Suisse fait dans les années 1817, 1818 et 1819″, Paris, Treutell et Würtz, 1822, p. 310-311 (texte intégral sur Google livres) :
« La descente du Breven sur les champs de neige n’est pas tout à fait exempte de danger, mais elle est moins fatigante. Les guides glissaient debout, un peu appuyés en arrière sur leur grand bâton qu’ils tenaient ferme sous leur bras gauche, et dont la pointe ferrée, déchirant la crête glacée, ralentissait leur mouvement à volonté, et le dirigeait vers la droite ou vers la gauche, comme le gouvernail d’un bateau ou la queue d’un oiseau.
Ils traversaient ainsi les champs de neige, ou plutôt les champs de l’air, en Mercures ailés, avec une facilité, une rapidité, une grâce infinie, mais qu’il était plus aisé d’admirer que d’imiter ; et il fallait se contenter en pratique de glisser modestement sur le derrière, toujours avec le bâton ferré sous le bras en guise de gouvernail.
Quelques-uns de nous, effrayés de leur propre vitesse ou des obstacles qu’ils apercevaient de loin, et voulant changer de route ou s’arrêter trop brusquement, eurent le malheur de casser leur bâton (pour le dire en passant, ce bâton devrait toujours être de droit fil, fait d’une tige naturelle, et non scié à travers les fibres du bois) ; et comme un vaisseau qui a perdu son gouvernail dans la tempête, descendaient à la merci des évènements avec une vitesse désespérante, quelquefois la tête la première, quelquefois les pieds, ou roulaient comme une boule avec toute la maladresse de la peur ; mais les guides les voyant venir, étaient prêts à les recevoir et à les arrêter. »
Des exemplaires de ces anciens bâtons ferrés d’alpinistes sont-ils visibles dans des musées ? Quelqu’un peut-il nous apporter des compléments sur ce type de bâton ?
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci
[...] Un bâton s’avère toujours utile en montagne, surtout lorsqu’il s’agit de descendre des pentes raides et enneigées. Le récit qui suit est une relation d’ascension puis de descente du Cumbre, pic péruvien de la Cordillière des Andes, en 1827, par le lieutenant Chas-Brand, qui fut publié dans le « Musée des familles » de février 1835, p. 196-200. Nous en avons extrait ce qui concernait l’emploi du bâton. Ce récit est à mettre en parallèle avec celui qui concernait les Alpes suisses, publié le 27-11-2011 (Un bâton ferré pour descendre sur la glace). [...]