Les légendes et les pratiques magiques visant à découvrir ce qui est caché dans la terre ou les rochers sont nombreuses et anciennes. Déjà, la Bible raconte que Moïse fit jaillir de l’eau en frappant un rocher avec son bâton (voir l’article La puissance du bâton de Moïse). Et les ethnologues ont rapporté maintes légendes analogues (voir les articles Les bâtons des saints sourciers et Saints, sources et bâtons par Paul Sébillot).

En voici une nouvelle occurrence, découverte dans : Louis CAPELLO : « Dictionnaire de mythologie de tous les peuples » (Turin, 1833, p. 623). L’entrée SPROTA est ainsi définie : « Long bâton mince qui, selon les Islandais, avait la vertu de faire entr’ouvrir des rochers pour peu qu’on frappât. Cela tient à la magie. »

Définition confirmée par Frédéric LACROIX dans le chapitre « Régions circompolaires : Islande », p. 255 de « L’Univers ou histoire et descriptions de tous les peuples » (1840). On y lit ceci, à propos des croyances islandaises :

« Les runes ont toujours été en Islande les principaux agents des sortilèges. On se servait aussi d’autres signes ou symboles, tels que la canne d’Aaron, le sceau de Salomon, le marteau de Thor, et enfin le « sprota », long bâton mince qui, suivant les sorciers et leurs crédules sectateurs, avait la vertu de faire entr’ouvrir les rochers et les montagnes, et procurait en même temps le moyen de converser avec les gnomes ».

Ces ouvrages sont en ligne via Google.livres. L’illustration représente des hommes et femmes islandais. On remarquera le long bâton tenu par l’homme.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci