Le retour de la Saint-Valentin nous conduit à évoquer la canne et le bâton d’amour, et il nous faut bien avouer que cet article ne trouve pas sa place pleine et entière en rubrique « littérature », car ces mots se rapportent à des domaines bien différents…
Entrons dans le vif du sujet, si l’on peut dire, avec Jean-Claude RENOUX, auteur de « La folle de l’impasse du Teilh », publié en 1997 aux Editions de l’Harmattan (p. 98). Dans une scène torride, il écrit que « La bouche de la fille se refermait sur le bâton d’amour du maître de céans… ». Pas d’équivoque possible, ce bâton-là concerne bien la Saint-Valentin et la littérature.
Il en est de même de ces lignes de l’écrivain de Tanzanie Shaaban ROBERT (1909-1962), extraites de : « Autobiographie d’un écrivain swahili », paru en 2010 aux Editions Karthala (p. 124) :
« Et toi, frère provocant, change d’abord ton esprit,
Un bâton d’amour d’un noir lumineux à la main,
Montre-toi sous ton meilleur jour, éblouissant dans tes habits,
Veuvage et tentation ne se lient-ils pas ? »
Il est ici question d’amour, mais pas de sexe : le poète signifie que l’homme doit paraître à la femme qu’il désire sous ses plus beaux atours, dont un beau bâton de marche. C’est du moins ainsi que nous comprenons ces lignes…
Quittons la littérature pour le jeu de rôle en ligne Dofus. L’un des accessoires de ce jeu est le « bâton d’amour », que l’encyclopédie Wiki Dofus décrit en ces termes : « Le bâton d’amour : le bois de cette canne dégage une résine odorante qui imprègne le fil et l’hameçon. Cette odeur suave doit ressembler au parfum d’une Kralamourette car tous les Kralamours viennent s’y coller. » Une sorte de piège à filles, donc ?
Voyons à présent ce qu’il en est dans la peinture. Il faut mentionner le tableau du château d’Ancy-le-Franc (Yonne), intitulé « Le concours de baisers ». Cette oeuvre de Philippe QUENTIN a été réalisée entre 1622 et 1628. Elle illustre une pièce de théâtre au cours de laquelle Mirtil, déguisé en fille, participe à un concours du meilleur baiser. Elu par la belle Amarillis, il peut ainsi l’embrasser. Le tableau nous montre des jeunes filles portant des houlettes de berger. Claude Béziers, auteur de la notice qui accompagne la reproduction, écrit que : « Au premier plan, au centre, une houlette est à terre. Comme la canne, ou l’épée à terre devant l’homme à genoux, elle signifie la déclaration amoureuse. » (voir le tableau sur le site univ-provence.fr/pictura).
Et puis il y a le domaine réel des jeux de l’amour sans hasard. Nous avons découvert sur le site alibaba.com qu’il existait des accessoires importés de Chine dont la forme et le nom ne laissent planer aucune équivoque sur leur usage. Voici comment est décrite, dans une traduction française approximative », la… « canne d’amour en sucrerie de roche » : « Luisante, profondément et glorieusement lisse, la canne d’amour de sucrerie de roche comporte une poignée de verre gâchée pour la pénétration profonde et les angles extrêmes. Rupture-résistant et hypoallergénique, ce jouet peut être facilement nettoyé. Maintient la chaleur et le froid pour la stimulation accrue. Compatible avec tous les lubrifiants. »
Quittons l’enfer érotique pour évoquer enfin une autre baguette d’amour, bien réelle, bien appétissante… C’est sous la dénomination de « La Baguette d’Amour » que Valérie et Yves Freytag ont en effet créé une boulangerie-pâtisserie en Moselle, forte de huit points de vente à Creutzwald, Vandreching, Saint-Avold, Forbach, Ham-sous-Varsberg, Varsberg et Porcelette. Les pâtisseries présentées sur leur site mettent l’eau à la bouche : idéal pour se rassasier après l’amour !
Bonne Saint-Valentin !
Article proposé par Laurent Bastard. Merci