Ce court article ne prétend pas décrire par le menu toutes les variétés et les matériaux modernes employés pour fabriquer des cannes à pêche, mais simplement rapporter un extrait de la revue « Le Magasin pittoresque » de janvier 1874, p. 15, qui indique comment en fabriquer une soi-même.
On y lit notamment que l’on peut se fournir en bambou auprès des fabricants de parapluies.
« Les meilleures cannes à pêche sont faites en roseau et en bambou. Comme avec une seule pièce elles seraient trop courtes, on aboute des portions de roseau choisies les unes aux autres, au moyen de viroles en cuivre semblables à celles qui servent à réunir les baleines des parapluies.
Si l’on veut construire sa canne soi-même, on se les procure, pour quelques centimes, chez les marchands de parapluies. Les tiges naturelles du roseau de Provence ou d’Italie ont, il est vrai, 5 à 6 mètres de longueur. Mais, en cet état, elles sont difficiles à porter en ville, et plus encore à loger en nos demeures rétrécies : c’est pourquoi on les coupe, et l’on se sert des douilles que nous venons d’indiquer pour en réunir les morceaux et les rendre portatifs. La meilleure combinaison consiste à composer sa canne de quatre ou cinq morceaux : un scion de 1 m 50, quatre parties de roseau de même longueur, en tout 7 m 50. On n’emploie la plus grosse partie que pour la pêche du brochet en hiver, parce que la canne reste appuyée au rivage.
Les scions, qui sont la partie la plus mince de la canne, se font en jeunes pousses ou rejets d’épine noire, d’orme ou de cornouiller, coupés en hiver et séchés au moins deux ans. Ceux qui sont faits d’autres bois se brisent ou se déforment. Ces essences sont, du reste, communes en notre pays. »
Article rédigé par Laurent Bastard, merci