Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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GARGANTUA ET L’EPEE A DEUX MAINS

L’illustration ci-dessus (un bois gravé légendé « La noble science des joueurs d’épée ») est extraite de l’édition de 1538 de « Gargantua », le roman de l’illustre François Rabelais. Elle accompagne le passage du chapitre XXIII relatif à l’éducation du jeune Gargantua, lequel « s’exerçait à la hache (…), brandissait la pique, secouait de l’épée à deux mains, de l’épée bâtarde, de l’espagnole, de la dague et du poignard, armé, non armé, au bouclier, à la cape, à la rondelle. »
Rabelais ne nous dit pas que son héros « tirait au bâton », mais l’illustration nous permet d’imaginer ce qu’était le maniement de l’épée à deux mains ou de l’espadon. A son époque, cette arme, apparue en Italie au XVe siècle, s’était déjà répandue en Europe. Lourde (2 à 3 kg), longue (1,5 m à 2 m), pourvue d’une poignée d’environ 50 cm, elle supposait des « joueurs d’épée » forts et bien entraînés. Les combattants s’en servaient pour protéger les carrés de piques ou d’arquebuses ou pour ouvrir des brèches dans les rangs ennemis, en faisant des moulinets.

Le fait qu’elle se maniait à deux mains a pu inspirer les règles du jeu de bâton. Nous avons déjà rapporté les propos de certains auteurs selon lesquels le jeu de bâton dérivait de celui de l’espadon.Voir l’article : L’espadon à l’origine du bâton d’armes ?
L’arme fut abandonnée au XVIIe siècle mais il est attesté que des maîtres d’armes en enseignaient encore le jeu conjointement avec celui de la canne au milieu du XVIIIe siècle.

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci.

3 Comments to “GARGANTUA ET L’EPEE A DEUX MAINS”

  1. Simon dit :

    Bonjour,

    « La noble science des joueurs d’épée » est le nom d’un ouvrage d’escrime publié aussi en 1538. Il s’agit de la transcription d’un ouvrage allemand plus ancien.

    On retrouve exactement la même planche dans cet ouvrage.
    La planche originale :
    http://diglib.hab.de/show_image.php?dir=drucke/hn-236&image=00032

    La transcription de l’ouvrage :
    http://ardamhe.free.fr/biblio/noble_science/sommaire.htm

    Sinon où avez vous récupérer l’image que vous mettez là ? Je ne trouve pas de version numérisé de l’édition de 1538 de Gargantua…

  2. Laurent BASTARD dit :

    Réponse à Simon : cette reproduction se trouve dans: « Manuel des études littéraires françaises – XVIe siècle » par P. -G. CASTEX, P. SURER et G. BECKER ; Paris, Librairie Hachette, 1966, p. 15.

    Elle est accompagnée de la légende suivante :
    « La science de l’épée. Ed. de « Gargantua », Anvers 1538.
    Gargantua s’exerçait tous les jours avec un « jeune gentilhomme de Touraine, nommé l’écuyer Gymnaste, lequel lui montrait l’art de la chevalerie ». Il apprenait en particulier à se servir de « l’épée à deux mains ».

  3. Simon dit :

    Merci de votre réponse.

    Je corrige une phrase de mon précédent commentaire :
    « Il s’agit de la transcription d’un ouvrage allemand plus ancien. »
    Il faut comprendre :
    « Il s’agit de la traduction d’un ouvrage allemand plus ancien. »

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