La manière de tuer les phoques avec un bâton, ou plutôt un gourdin, est ancienne. Les chasseurs de phoque de l’Alaska et du Groënland les tuent principalement pour leur fourrure, qui a toujours servi aux peuples locaux à la confection de vestes, bottes, toques et autres vêtement. Au cours du XIXe siècle, les chasseurs continentaux ont commencé à collecter les peaux pour les exporter.
L’abattage des jeunes phoques de plus de 2 semaines et jusqu’à trois mois, appelés « brasseurs » et « guenilloux », s’éffectue avec un bâton pour ne pas endommager les peaux. L’usage d’une carabine se révèlerait trop coûteux en munitions et une erreur de visée rendrait la peau trouée et inutilisable, ou du moins dépréciée. Elle s’avèrerait peu utile, l’animal se déplaçant maladroitement. Un autre bâton, muni d’un crochet, et appelé le « hakapik », sert à tirer l’animal jusqu’à l’endroit où il est dépouillé.
Ce mode violent d’abattage, sur de très jeunes animaux sans défense, a provoqué des campagnes de protestations auprès des Etats concernés, qui ont peu réagi, l’espèce n’étant pas en voie d’extinction et procurant un revenu aux habitants.
L’illustration de cet article est extraite du « Voyage de la « Vega » autour de l’Asie et de l’Europe », par A. E. NORDENSKIOLD, en 1878-1880, publié dans Le Magasin pittoresque, 1er semestre 1883, p. 105.
L’auteur écrit : « Ce sont ces malheureux animaux qui fournissent le butin aux chasseurs. Marchant lentement, à raison d’environ un kilomètre à l’heure, et faisant de fréquentes haltes, les indigènes se dirigent vers les terrains de chasse, éloignés de la côte d’environ un ou deux kilomètres. Les femelles, les jeunes et les mâles dont la peau est inutilisable sont alors chassés ; tous les autres sont abattus d’un coup porté sur la tête, puis ouverts avec un couteau. »
Des vidéos de l’abattage de phoques au bâton sont, entre autres, visibles sur le site
http://www.antisealingcoalition.ca/GreySeals/video.phpVoir aussi l’article Le bâton de chasse dans la catégorie Attaque et défense au bâton.
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci.