Article pour : Jeux de cannes et bâtons / Canne et bâton dans la littérature
Nous avons donné de larges extraits du texte de Théophile Gautier consacré aux arts martiaux de son temps (Maître de chausson et bâtonniste, par Théophile Gautier (1842). L’écrivain pratiquait la canne, le bâton et la savate auprès des frères Lecourt. Il leur a aussi consacré un petit reportage après qu’ils eurent donné une démonstration de leur art le 17 août 1847.
Ce texte a été publié dans « Histoire de l’art dramatique en France depuis vingt-cinq ans », chez Hetzel, en 1859. Nous n’en donnons que ce qui concerne la canne et le bâton (p. 139) alors qu’il y est aussi question de boxe. On pourra consulter ce texte dans son intégralité sur Google.books.
« On vient de donner au Cirque-Olympique un spectacle qui, s’il avait lieu le soir, attirerait tout Paris. Nous voulons parler des assauts de la représentation diurne où ont figuré Charles Lecomte et son frère, Thomas Kay, Charles Latois et autres boxeurs anglais ou américains. (…) Comme gymnastique, et en dehors de toute idée de lutte, les exercices de M. Lecourt sont excellents, en ce qu’ils emploient également toutes les parties. L’épée grossit le bras droit aux dépens du gauche, qui ne travaille pas.
Ce spectacle a commencé par un assaut de canne entre M. Charles Lecourt et son frère. Le public a été émerveillé de cette rapidité inouïe, de cette dextérité sans égale, de ces attaques et de ces ripostes promptes comme l’éclair ; et il a compris qu’entre les doigts des frères Lecourt, la canne valait l’épée de Saint-Georges. A l’assaut de canne a succédé un assaut de boxe (…)
La représentation s’est terminée par un exercice au bâton à deux par les frères Lecourt. O brave caporal Trimm ! qui te figurais avoir tracé en l’air une arabesque bien compliquée avec le bout de ta canne, que tu serais humilié et ravi en voyant le bâton de M. Lecourt faire des huit, des seize et des lacs à désespérer les plafonneurs de l’Alhambra ! »
Le « caporal Trimm » est une allusion au roman de l’Anglais Laurence Sterne : « Vie et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme » (1760-1770). Théophile Gautier l’évoque aussi dans son autre texte. Voir à ce sujet l’article Moulinet en image.
Une petite question : Théophile Gautier orthographie le nom du maître d’armes « Lecour » en 1842 et « Lecourt » en 1847.
Quelle était la bonne orthographe de son nom ?
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci