Sous la Seconde République, de novembre 1848 à avril 1849, le magazine « La Revue Comique à l’usage des gens sérieux » se déchaîna contre Louis-Napoléon Bonaparte.
La revue était un hebdomadaire satirique, une sorte de « Canard enchaîné » ou de « Charlie hebdo », où les meilleurs caricaturistes et écrivains s’en donnaient à coeur joie. Leurs dessins sont d’un humour redoutable.
Louis-Napoléon, qui s’appuyait sur le nom de son oncle illustre, était présenté comme un être falot, indécis, stupide, bref, comme « Napoléon le Petit », ainsi que le qualifiera Victor Hugo une fois qu’il aura renversé la République par un coup d’Etat et se proclamera empereur sous le nom de Napoléon III. Les caricaturistes le représentaient comme une oie coiffée d’un bicorne ou affublé d’un nez immense. L’oie, bien sûr, pour faire contraste avec l’aigle du grand Napoléon.
Voici l’un de ces dessins où l’on voit des paysans furieux assommer une oie à coups de bâtons. Le dessin est ainsi légendé : « Les villageois, s’apercevant qu’on n’a pas du tout payé pour eux les impôts ainsi qu’on le leur avait promis, se livrent à une grande chasse à l’oie. »
Ah bon ? parce qu’en politique, les promesses sont faites pour être tenues ? Mais ceci se passait en 1849. Depuis, les choses ont bien changé…
Article rédigé par Laurent Bastard, merci