Eh bien non !, malgré ce titre, il ne s’agit pas de violences masculines dans le couple (ou de la femme à l’encontre de son compagnon, mais c’est plus rare). Le bâton est celui d’un tiers qui intervient pour mettre fin aux disputes conjugales.
Voici ce que l’on peut lire dans le « Magasin pittoresque » de juillet 1835, p. 219, sous le titre « De l’usage du bâton pour maintenir la paix dans les ménages. » :
A Baleugen, dans le Wurtenmberg, on observait autrefois un usage assez singulier pour maintenir la paix dans les ménages. Les paysans choisissaient parmi eux un homme respectable, auquel on décernait la fonction de « datte » (en dialecte suisse, ce mot signifie « père ») ; celui-ci choisissait à son tour parmi les assistants deux individus qui lui paraissaient propres à l’aider dans ses fonctions : il les chargeait de se mettre au courant de ce qui se passait dans l’intérieur des ménages.
Après s’être bien assuré qu’il régnait de la mésintelligence entre tel époux et telle épouse, le datte, accompagné de ses deux accolytes, se rendait pendant la nuit devant la demeure du couple désuni ; il frappait à la porte ; on demandait : Qui est-là ? il répondait d’une voix sombre : C’est le datte !
S’il apprenait que les époux que les époux continuaient à faire mauvais ménage malgré son premier avertissement, il retournait frapper de nouveau comme la première fois. Mais à la troisième, il entrait inopinément dans la maison, et châtiait les coupables à coups de bâton.
Les dattes ayant trop souvent abusé de leur pouvoir, le gouvernement fut obligé d’abolir cet usage. »
Les procédés pour régler les conflits conjugaux étaient surprenants. Il n’y avait pas d’intimité, et on était loin des appels à la police par les voisins pour tapage nocturne, des tentatives de conciliation devant le juge, des divorces, etc. Les coups de bâton réglaient ( ?) le problème de manière expéditive !
Article rédigé par Laurent Bastard, merci