Il s’agit d’un bâton de bois de chêne que les Irlandais brandissaient pour un oui ou pour un non, aux dires de J.-Joseph PREVOST, auteur de « Un Tour en Irlande » publié en 1846, p. 199.
Il rapporte que la forêt de Shillalah, dans le comté irlandais de Wicklow, était jadis « l’une des plus belles forêts du monde », avant que l’ exploitation excessive de ses chênes n’en réduise la surface. Elle a donné son nom aux bâtons des habitants :
« Dans les temps primitifs, les troupes irlandaises n’avaient pas d’armes plus formidables que des bâtons de chêne. Les meilleurs bâtons, les plus renommés, étaient ceux qui provenaient de la forêt de Shillalah ; ils étaient regardés comme des armes de prix.
Les paysans irlandais appellent encore aujourd’hui du nom de shillalah le bâton sur lequel ils s’appuient en marchant, et qu’ils ne quittent que pour dormir ou travailler.
Le shillalah est toujours une arme bien dangereuse dans leurs mains. Dans les foires et aux fêtes publiques, on ne voit que trop souvent encore le belliqueux Paddy brandir et manier son bâton avec une force et une dextérité dignes de ses ancêtres, pour le prétexte le plus frivole des disputes s’élèvent ; un mot suffit pour réveiller d’anciennes haines ; les parents et les amis de ceux qui se querellent prennent parti dans la lutte, et bientôt, au milieu d’une affreuse mêlée, les bâtons se croisent, se heurtent, les coups pleuvent ; et avant que les constables aient pu séparer les combattants, la terre est jonchée de victimes. »
L’illustration est un extrait d’une gravure publiée dans « La Presse illustrée » du 31 août 1872 et représente une émeute à Belfast. On y distingue plusieurs bâtons brandis.
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci
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