Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LE JEU DES BATONS AU DERBY D’EPSON, PAR ALEXANDRE DUMAS (1857)

Le prolifique Alexandre DUMAS lança une revue intitulée « Le Monte-Cristo, journal hebdomadaire de romans, d’histoire, de voyages et de poésie, publié et rédigé par Alexandre Dumas, seul ». Dans le numéro 10 du 25 juin 1857, sous le titre « Causerie avec mes lecteurs », il décrivit l’atmosphère du Derby d’Epson, grande course de chevaux en Angleterre. Dumas s’étonne que l’on y pratique, en pleine foule, des jeux qui peuvent s’avérer dangereux, dont le jeu des bâtons :

« Il y a deux jeux privilégiés aux courses d’Epson, et qui s’établissent au beau milieu de la foule, sans s’inquiéter des torts graves qu’ils peuvent faire à la foule. C’est le jeu de l’arc et le jeu des bâtons. Le jeu de l’arc n’a pas besoin d’être expliqué (…)
Le jeu de bâtons consiste à abattre des poupées, des pelotes, des boites, des polichinelles, placés sur des baguettes fichées en terre et de trois pieds de hauteur.

On a douze bâtons pour six pence. Chaque bâton représente le tiers d’un manche à balai. On jette les bâtons comme on veut, en douceur ou à haute volée. Le joli, le plaisant, le suprême est d’atteindre avec les bâtons non seulement les baguettes, mais encore le marchand ou la marchande qui se tient derrière, saute en l’air, ou bondit à droite et à gauche, selon qu’il est menacé de face, à gauche ou à droite.

A l’arc, celui qu’on vise avant tout, c’est le malheureux gamin, qui court sans arme défensive aucune (…). Au bâton, c’est le marchand. Vous figurez-vous ces deux jeux au milieu d’une foule compacte. Un jour, les spéculateurs en plein vent d’Epson en arriveront à établir, au milieu de la foule, un tir au pistolet, comme ils ont établi des tirs à l’arc et au bâton, et certainement personne ne s’y opposera, pas même la police, qui est invisible, ne se mêle de rien, ne s’occupe de rien, n’existe pas. »

Article proposé par Laurent Bastard. Merci :wink:

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