Parmi les jeux qui font intervenir une pièce de bois plus ou moins longue (bâtonnet, canne, bâton, perche, gaule) figure celui que pratiquaient les Apaches observés en 1905 par Claude ALBARET (Journal des voyages, 3 décembre 1905). Il en existait deux variantes.
Le premier consistait à arrêter la course d’un cerceau lesté de pièces de métal ou de galets, sans le renverser, à l’aide d’une gaule flexible, longue de plusieurs mètres et dépouillée de son écorce. Il ne suffisait pas de l’arrêter, il fallait aussi le ramener à son point de départ. L’opération était un véritable sport d’adresse et de force. L’autre variante s’effectuait avec un large cerceau fermé sur ses côtés avec du cuir, sauf au centre.
Il fallait vivement passer la gaule dans le trou central et arrêter le cerceau, ce qui était très difficile en raison de sa vitesse et de la flexibilité de la gaule. Et bien sûr, sans renverser l’engin, sous peine d’être disqualifié.
Cet article a été proposé et rédigé par Laurent Bastard. Merci
[...] « Jeu de la perche. Les guerriers de ces nations ont inventé le jeu que l’on nomme « de la Perche », qui serait mieux dit « de la Crosse », puisque cette perche qui a huit pieds de longueur ressemble par sa figure à un f de caractère romain. Ils ne jouent jamais que deux à ce jeu et on chacun une perche de la même façon. Ils ont une pierre plate et taillée en roue dont l’épaisseur est en biseau comme la roue du jeu du Siam, mais elle n’a que trois pouces de diamètre et un pouce d’épaisseur. Le premier jette sa perche et la pierre roule en même temps. L’adresse du joueur consiste à faire en sorte que la pierre touche, ou soit tout auprès de la perche ; le second jette sa perche dans l’instant que la pierre commence à rouler. Celui dont la perche est plus près de la pierre marque un point et il a droit de jeter la pierre. Ce jeu, comme bien d’autres, commence par peu de chose et finit souvent par la ruine de l’un des joueurs. Dans le commencement ils ne jouent que quelques grains de rassade, puis des branches entières ; lorsqu’ils ont perdu leur rassade, ils vont chercher en cachette celle de leurs femmes, et la perdent aussi quelquefois. Alors le jeu s’anime, le perdant va chercher sa couverte de drap ou de peau, tout est bon, pourvu qu’il aide à satisfaire sa fureur pour le jeu. S’il perd cette couverte unique, il est ruiné tout aussi bien que celui qui joue et qui perd son argent, sa garde-robe et son équipage. Les habitants n’aiment point ces naturels joueurs, parce qu’après cette perte, ils vont chez eux sous quelque faux prétexte leur traiter une autre couverte qu’ils ne payent presque jamais. Les gens de leur nation ne les estiment pas plus que nous ne les estimons ; heureusement ces jeunes entêtés sont rares. Les hommes se fatiguent beaucoup au jeu que je viens de décrire, parce qu’ils courent après leurs perches, comme s’ils pouvaient en courant la conduire selon leur désir. » Le mot « rassade » signifie : « Espèce de petites perles de verre, ou d’émail, dont on fait diverses sortes d’ornements, et dont se parent les nègres d’Afrique » (Littré). Une « couverte » est une couverture. On rapprochera ce jeu de celui que pratiquaient également les Apaches avec une perche et un cerceau lesté (voir l’article : Le jeu apache de la gaule et du cerceau). [...]
[...] La première consistait à arrêter la course d’un cerceau lesté de pièces de métal ou de galets, sans le renverser, à l’aide d’une gaule flexible, longue de plusieurs mètres et dépouillée de son écorce. Il ne suffisait pas de l’arrêter, il fallait aussi le ramener à son point de départ. L’opération était un véritable sport d’adresse et de force. L’autre variante s’effectuait avec un large cerceau fermé sur ses côtés avec du cuir, sauf au centre. Il fallait vivement passer la gaule dans le trou central et arrêter le cerceau, ce qui était très difficile en raison de sa vitesse et de la flexibilité de la gaule. Et bien sûr, sans renverser l’engin, sous peine d’être disqualifié. » Source [...]