L’exploitation du caoutchouc au Congo, possession personnelle du roi des Belges Léopold II de 1885 à 1908, fut marquée par des actes de cruauté exercés sur les populations de ce pays. Les compagnies exploitant le caoutchouc avaient imposé aux indigènes de payer un impôt en boules de caoutchouc rouge et exerçaient des exactions atroces pour les y contraindre. Il y eut des mutilations, des bastonnades et des assassinats sans nombre de la part des exploitants belges et des soldats noirs appelés « sentinelles », sous leurs ordres.
Le magazine « Journal des voyages » n° 488 du 8 avril 1906, sous la plume de René THIERRY, consacre un long reportage à cet épisode sinistre du colonialisme, sous le titre : « Au Congo belge, le pays du caoutchouc rouge ». On y voit des dessins illustrant la répression des Noirs récalcitrants à verser l’impôt, dont l’image que nous reproduisons, légendée : « Les chefs de village, ne sachant pas compter, indiquaient aux enquêteurs le nombre des victimes en leur apportant autant de baguettes ».
Les baguettes ont en effet été de longue date et un peu partout de par le monde, un moyen de matérialiser les chiffres. Dans notre enfance nous avons appris à compter avec des « bûchettes », que nous allions couper dans les haies le jeudi. C’était dans les années 1960…
Article rédigé par Laurent Bastard, Merci