On connaît l’adresse des bouquetins, isards, chamois, lamas et autres mulets à se déplacer en montagne, sur les pentes ou les sentiers étroits. La chèvre partage avec eux l’art de conserver son équilibre sur les surfaces les plus réduites. A preuve cet article découvert dans la revue « Le Magasin pittoresque » n° 38 du 5 octobre 1833, p. 304. Sa présence sur ce site vient de ce que cette chèvre parvient à placer ses quatre pieds à l’extrémité… d’un bâton !

« SINGULIERE ADRESSE D’UNE CHEVRE.

Sur la route de Jérusalem à Bethléem, dit le docteur Clarke dans ses « Voyages », nous rencontrâmes un Arabe avec une chèvre dont il montrait les tours d’adresse pour gagner sa vie.

Il avait habitué ce pauvre animal à monter, au son de ses chants, sur de petits morceaux de bois cylindriques placés les uns au-dessus des autres, et présentant la forme des cornets d’un jeu de trictrac.

La chèvre montait d’abord sur un de ces bâtons, ensuite sur deux, sur trois, sur quatre, cinq, six, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle fût élevée presque à la hauteur de l’homme, et alors elle se tenait en équilibre, les quatre pieds serrés ensemble sur le bâton supérieur.
Ce tour d’adresse est ancien : il en est fait mention dans Sandys.

Rien ne peut démontrer de manière plus frappante cette merveilleuse disposition des pieds de la chèvre, qui lui permet de se soutenir sur les anfractuosités du versant des rochers, au-dessus des abîmes. Le diamètre du cylindre supérieur qui servait de base à cette habile compagne de l’Arabe n’avait pas plus de deux pouces, et la hauteur de chaque cylindre était d’un demi-pied. »

Deux pouces équivalent environ à 12 cm et un demi-pied à 16, 5 cm environ.
Quant à l’auteur Sandys cité ci-dessus, il s’agit d’Edwin SANDYS, auteur de : « Voyages dans la Turquie, l’Egypte, la Palestine et en Italie, dans l’année 1610″ publié à Londres en 1630.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci