Le bâton de berger n’a aucun rapport avec certaine saucisse sèche, bien entendu… ! Il s’agit d’un long bâton, appelé aussi houlette, sur lequel on a adapté un crochet assez serré. Il permet au berger de saisir la patte arrière d’un animal méfiant, mouton ou chèvre, pour l’attirer à soi ou le ramener dans le troupeau.

Certains fabricants de cannes affirment que leurs modèles, recourbés en demi-cercle, sont inspirés des bâtons de berger qui permettaient de saisir l’animal par le cou, mais les représentations de ce type ne se rencontrent pas dans l’art, à l’inverse du premier modèle.

Sa forme a inspiré la crosse épiscopale dont nous reparlerons lors d’un prochain article.

Il existe aussi un modèle de houlette terminé par une plaque de fer en gouttière allongée. Elle servait au berger pour creuser le sol, détacher des mottes de terre et les jeter sur les animaux qui s’écartaient du troupeau. On la voit représentée dans l’illustration extraite du frontispice d’un roman bucolique du XVIIe siècle, qui fait suite à l’Astrée d’Honoré d’Urfé.

Ces deux types de bâton de berger sont très souvent représentés dans la peinture de la fin du Moyen Age jusqu’au XVIIIe siècle. Dans les campagnes, jusqu’à quelle époque étaient-ils encore utilisés ? Et question habituelle : quelqu’un connaît-il des musées d’art et traditions populaires, ou des écomusées, qui renferment ces bâtons ?

L’illustration est un détail du triptyque de la confrérie de Sainte Anne de Louvain, par Quentin Metsys (1466-1530), conservé au musée des Beaux-Arts de Bruxelles.

On trouvera de nombreuses autres représentations de bâtons de berger médiévaux sur www.1186-583.org (derniers articles mis en ligne / bâton-crosse de berger).

Ce site très intéressant est animé par un collectif de reconstitution de matériels de Terre Sainte au XIIe siècle. Il y est précisé que le crochet métallique n’apparaît pas avant la fin du Moyen Age.

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci