Dans le magazine « La Semaine des enfants » n° 176 du 12 mai 1860 figure le récit tragique du financier Thynard. Vivant au XVIIIe siècle, riche et avare, il « avait amassé une somme très considérable en se privant, pendant un grand nombre d’années, de toutes les douceurs de la vie ». Il était « méfiant comme le sont tous les avares, le moindre bruit le faisait frissonner ». Pour protéger son trésor, il fit creuser une cachette souterraine par un ouvrier, en lui faisant fabriquer une trappe à système. Ayant payé ce qu’il devait à l’ouvrier, et après lui avoir fait promettre de ne rien révéler, il se rendit régulièrement dans son réduit pour palper ses pièces d’or.
Malheureusement, un jour, sa lampe s’éteignit et il ne put retrouver le moyen d’ouvrir la trappe. Il appela et tambourina, mais personne ne l’entendit au dehors.
Finalement ses voisins, surpris de ne plus le voir, firent part de cette étrange disparition à leurs voisin. L’information se répandit dans la ville et parvint aux oreilles de l’ouvrier. Il ouvrit la trappe de l’extérieur, on descendit dans la cachette souterraine et « ô spectacle affreux ! on voit un homme étendu sans vie sur un trésor… »
Le grand dessinateur BERTALL (1820-1882) a signé la gravure qui illustre ce récit. Elle nous montre un homme d’âge mûr, l’œil en coin, méfiant, vêtu à la mode du XVIIIe siècle, tenant un sac d’une main et versant des pièces dedans de son autre main.
Sous son bras, il maintient un long et fort bâton, que le regard ne peut éviter. On le voit avant le sac aux pièces d’or. Il occupe l’image en diagonale. Ce bâton est là comme une arme de défense, pour empêcher quiconque de s’approcher du sac de l’avare… Mais au fond, c’est de lui-même qu’il devait avoir peur à cause de ses précautions excessives, mais il ne s’en rendit compte que trop tard…
Article rédigé par Laurent Bastard, merci