Le maréchalat constitue la plus haute distinction militaire française. Elle aurait été instituée sous le règne de Philippe-Auguste.
L’attribut du maréchal est un bâton dont la forme et le décor ont souvent variés au cours des siècles. Assez court (environ 50 cm pour un diamètre de 5 cm), il est revêtu de velours bleu et porte, selon les régimes, des fleurs de lys (avant la Révolution et sous la Restauration), des abeilles (Empire), des aigles (Second Empire) ou des étoiles (en 1830 et sous la république, après 1870). Les calottes d’or fixées à ses extrémités sont d’abord ornées des armes de France et de celles de leur dignitaire, puis s’y substitue la devise « Terror belli, Decus pacis » (terreur durant la guerre, ornement en temps de paix).
Le bâton de maréchal connaît une certaine désaffection après Louis XIV mais il revient à l’honneur sous Napoléon Ier, qui le décerne à 26 de ses fidèles soldats.
Ses titulaires l’emploient peu sur les champs de bataille. Voltaire, dans « Le Siècle de Louis XIV » (1751) rapporte cependant l’épisode célèbre survenu lors de la bataille de Fribourg, en 1644, durant la guerre de Trente ans. Le jeune duc d’Enghien, qu’on appellera ensuite le Grand Condé, « jeta son bâton de commandement dans les retranchements des ennemis, et marcha pour le reprendre l’épée à la main à la tête du régiment de Conti. » Cette action héroïque a été illustrée par une estampe de Louis Bouteloup (fin du XVIIIe siècle) et deux statuettes de Robert Dardel, de la même époque, que l’on peut voir au musée Condé à Chantilly. Le sculpteur David d’Angers (1788-1856) est aussi l’auteur d’une statuette en bronze du « Grand Condé jetant son bâton de maréchal dans les lignes de Fribourg », fondue vers 1820, qui est conservée au Louvre.
Sous le Second Empire, Napoléon III décerna le titre de maréchal à François Certain de CANROBERT (1809-1895). Nommé maréchal en 1856, il prit le commandement de la division de l’Est, à Nancy, le 18 mars 1858 (la gravure représente la scène, et est extraite du journal « Le Monde illustré » du 3 avril 1858). Plus tard, durant la guerre de 1870, Canrobert commandera ses troupes à la bataille de Metz, tenant son bâton de maréchal à la main.
C’est durant et surtout après la Grande Guerre que le maréchalat fut décerné à plusieurs généraux (Joffre en 1916, Pétain et Foch en 1918, Gallienni, Fayolle, Franchet d’Espérey, Lyautey en 1921 et Maunoury en 1923). Trois autres furent nommés sous la IVe République et un seul sous la Ve, à titre posthume, en 1984 (Koenig).
On peut voir le bâton du maréchal Foch à Paris, au musée de l’Armée. Un autre, du maréchal d’Empire Casimir Mortier (1804), est conservé au Plessis-Trévise (Val-de-Marne).
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci
[...] Sur le véritable bâton de maréchal, voir l’article. [...]
[...] avons déjà évoqué le bâton de maréchal (voir l’article) et la commémoration de la Grande Guerre nous donne l’occasion de montrer celui du maréchal [...]